Un clin d’œil du destin
Chapitre 5
"La reception"
- Ah, vous voilà! Dit la voix d’Eliza en arrivant avec Richard.
Candy et Terry se regardaient toujours. Eliza accrocha son bras à celui de Richard.
- Vous venez d’arriver ? Demanda Richard.
Candy fut la première à baisser les yeux pour répondre à Richard.
- Je commençais à me poser des questions.
Puis elle se tourna vers Richard pour dire.
- Invite ma cousine ! Lui dit-elle.
Eliza se nicha entre les bras de Terrence qui n’avait pas du tout l’air enthousiaste.
- Et toi, mon amour, tu danses avec moi, dit-elle.
Richard donna une petite tape sur l’épaule de Candy.
- Mademoiselle.
Il ouvrit les bras en faisant une légère révérence.
- Vous permettez ?
Candy posa sa main dans la sienne et le suivit sur la piste.
- Votre avez aussi pris des cours de danse ?
- Oh, n’évoquez pas d’aussi pénibles souvenirs.
- Vous ne fréquentiez pas les mêmes salles de danses que Terrence ?
- Non, j’ai 5 ans de moins que lui
- Je ne savais pas.
- C’est normal, ça ne se voit pas
- Ce n’est pas ce que j’ai dit. Vous vivez au manoir ou vous êtes de passage ?
- Disons que je suis de passage depuis six mois.
Candy sourit.
- Il ne reste pas grand-chose de mon héritage et j’ai besoin de temps pour me ressourcer avant de retourner dans ce vaste monde cruel et froid…
- Vous ne travaillez pas ?
- Non. Je ne sais rien faire.
- Vous n’avez pas fait d’études ?
- J’ai commencé mon droit, mais je me suis arrêté en cours de route.
- Donc, vous ne faites rien ?
- Rien.
- Et vous ne vous ennuyez pas ?
- Même pas. C’est pathétique non ?
Candy ne put s’empêcher d’éclater de rire.
De loin, Terry regardait Candy danser avec son frère. Elle riait de bon cœur. Sa grand-mère avait raison en ce qui concernait ses yeux.
- J’ai a te parler, dit Eliza.
Terry lui jeta un regard noir.
- Parler de quoi ?
- De ma cousine. Je t’interdis de lui dire pour Nellie. Je ne veux pas qu’elle sache la vraie raison pour laquelle tu m’épouser.
- Tu parles du chantage ? Pourquoi ? Qu’est-ce que ça va changer ?
- Cette affaire ne concerne que toi et moi… Elle n’a pas à savoir que je t’oblige à m’épouser.
- Pourquoi ?
- Elle l’apprendra quand je l’aurai décidé.
- Et si elle l’apprend accidentellement ?
Elle le regarda d’un air morne.
- J’appellerai mon avocat et tu pourras dire adieu à Nellie. Et pendant que j’y suis, j’ajouterai que tu as intérêt a être plus gentil avec moi lorsque nous sommes en public. N’oublie pas que nous sommes fiancés. J’en ai assez que tu m’humilies devant tout le monde. Montre toi amoureux ou tu le regretteras.
- Je suis un architecte, pas un comédien dans cette vie.
- Fais un effort. Arrange-toi pour convaincre Candy que tu es amoureux de moi.
- Dis-moi un peu, a quoi ça t’avance d’avoir un homme qui te déteste t’épouser ? Qu’est-ce que tu as, à gagner ?
- Un mari, une fille, le respect et d’autres avantages que n’es pas à même de comprendre, du moins pour le moment.
- Je ne t’aimerai jamais
- Mais Candy ne le sait pas
- Qu’est-ce qu’elle a à avoir dans tout ce cinéma ?
- Tu ne lui dis rien, c’est tout, sinon tu vas le regretter.
La chanson de termina et l’orchestre annonça une pause. Terrence laissa immédiatement ses bras tomber le long de son corps. Il ne supportait pas le contact physique avec cette femme. Eliza fit comme si de rien n’était et elle lui reprit le bras pour l’entrainer vers le bar.
- Allons boire un verre, chéri, dit-elle.
Au même moment Richard, amenait Candy vers le bar aussi, ils arrivèrent en même temps que Terry et Eliza. Candy n’osait pas regarder Terry, car elle n’était toujours pas remise du slow qu’ils avaient dansé ensemble plus tôt.
- Que voulez-vous boire ? Demanda Richard.
- Un Ginger Ale.
- Vous êtes bien sage. Vous ne préférez pas une coupe de Champagne ?
- Non, je suis trop fatiguée pour prendre de l’alcool
- A votre guise, dit Richard.
Il commanda un Ginger Ale et un scotch avec des glaçons pour lui.
Eliza qui était toujours accrocher a Terry, sourit a Candy.
- Je suis désolée de ne pas avoir eu du temps à te consacrer aujourd’hui, ma puce.
- C’est pas grave, dit Candy, tu as des choses a faire avant ton mariage.
- Oui, la robe que j’ai fait faire rien que pour moi ! Elle est splendide !
- Je suis sure que tu feras une très belle mariée.
- Ne sois pas jalouse. Un jour tu rencontreras ton prince charmant.
Candy la regarda. Comment pouvait-elle lui dire cela ? Elle avait épouser Anthony non ? Avant elle ! Mais comme elle ne voulait pas qu’elle parle de son passé… Alors elle dit :
- Je ne suis pas jalouse le moins du monde ! Au contraire, je suis heureuse pour toi, Eliza et je n’attends spécialement de prince charmant.
Eliza hocha la tête.
- C’est vrai que tu l’as déjà rencontré une fois non ?
Le sourire de Candy s’effaça. Apres lui avait dit ne pas parler de son passe elle lui sort ça ?
- Excuse-moi, je ne voulais pas te blesser, Candy.
Elle lâcha le bras de Terry et prit celui de Candy.
- Je n’ai pas réfléchi.
Terry regarda les deux femmes. Il connaissait la méchanceté d’Eliza et il vit que Candy était totalement différente.
- Voilà pour vous, dit Richard en donnant le verre de Ginger Ale à Candy.
- Merci.
Candy but une gorgée, tout en évitant de regarder Terry.
- C’est une belle fête, dit Candy, il y a un monde fou.
- Les soirées des Granville ont toujours beaucoup de succès, dit Richard, je vais vous les présenter à la première occasion
- Ce sont des amis proches ?
- De Terry , surtout.
Eliza traversa la pièce en agitant la main.
- Excuse-moi Candy, j’ai vu quelqu’un a qui je dois parler.
Elle se hissa sur la pointe des pieds et embrassa Terry sur la joue.
- J’espère que je ne vais pas trop te manquer, lui dit-elle.
Candy se rendit compte que Terry ne réagissait pas. Cette froideur, lui parut décidément très étrange. Richard par contre regardait Eliza avec avidité. Candy s’approcha de lui et dit :
- Vous ne devriez pas la regarder comme ça.
- Les femmes qui ne veulent pas qu’on les regarde, ne s’habille pas comme votre sœur. Eliza fait tout pour tourner la tête des hommes et elle y parvient sans problème.
Candy regarda Terry, qui ne faisait pas attention à sa fiancée.
- QU’est-ce qui tourmente votre frère ? Demanda-t-elle à Richard.
- Que voulez-vous dire ?
- Il est bien, maussade pour une personne qui va se marier dans quelques jours.
- Non, c’est son tempérament habituel.
- J’ai du mal à le cerner.
- J’avoue que moi aussi. Il a beau être mon frère, mais je n’ai jamais su ce qui lui trottait dans la tête…
- On dirait que vous ne l’aimez pas beaucoup.
Richard prit une gorgée de son verre de scotch.
- Je le respecte, je l’admire, mais Terry n’est pas un homme que j’appellerai aimable au vrai sens du terme
- Richard, êtes-vous amoureux de ma cousine ?
- Je ne sais pas, je la trouve très séduisante. Peut-être que c’est de l’amour, après tout…qui sais ?
- Vous le lui avez dit ?
- Je ne cesse de le lui répéter … que je suis séduit… pas que je l’aime
- Que répond-t-elle ?
- Ce qu’elle dit ne compte pas, son attitude est éloquente. Elle aime rendre les hommes fous, c’est son jeu favori. Et lequel a-t-elle choisi d’épouser ? Celui qui ne fait pas attention à elle !
- D’un certain point de vue, c’est logique, dit Candy.
- Je sais, mais il faut pouvoir l’accepter.
- Donc, vous n’êtes pas amants ?
- Pas depuis qu’elle est fiancée à Terry.
Candy ne put réprimer une grimace de dégout. Richard leva la main.
- Je sais, je sais. Je fais de gros effort pour devenir un enfant de chœur, mais ce n’est pas facile.
Candy regarda Eliza qui parlait avec un groupe d’hommes, elle avait l’air très heureuse. Elle chercha Terry des yeux, il était en train de parler avec un homme.
- Terrence parle avec qui ? demanda Candy à Richard.
Ce dernier chercha son frère du regard.
- C’est son avocat, fit Richard, Harry Granville.
Terry tourna la tête au même moment et son regard croisa celui de Candy. La jeune femme eut l’impression que son cœur faisait un bond dans sa poitrine. Sans la quitter des yeux, Terry dit un mot a son avocat et il marcha vers elle. Candy sentit son cœur battre plus fort. Mais une femme arrêta Terry pour lui parler et il à regret, il quitta les yeux de Candy, mais elle ne l’imita pas. Cet homme était le plus fascinant qu’elle n’avait jamais rencontré, pas seulement a cause de son physique, mais a cause de son air grave et attentif. Aucun détail n’échappait a son regard bleu-vert indéchiffrables. Elle n’avait pas vu arriver Eliza qui l’enlaça par la taille.
- Tu penses à quoi ?
- Je suis en train de me dire que tu as de la chance.
Eliza savait de quoi Candy parlait, elle pensait à Anthony…
- Oui, il n’est pas aussi méchant qu’il en a l’air. Il cache ses émotions, c’est tout. Parfois, c’est un peu difficile pour moi aussi, mais je fais avec…
- Tu moment que tu sais ce qu’il éprouve pour toi, quelle importance s’il ne le montre pas en public ?
- Je suis d’accord
- Tu dois être ravie de devenir la maman de Nellie !
Eliza la regarda.
- Tu as vu Nellie ?
- Oui, dit Candy en souriant, c’est une enfant adorable. J’ai aussi rencontré Mme Grandchester.
Eliza soupira.
- Pourquoi ce soupir ? Demanda Candy.
- Cette femme ne m’aime pas. Elle serait ravie si elle trouvait un moyen d’annuler le mariage.
- Ce n’est pas l’impression qu’elle m’a donné.
- Attends de la connaitre un peu mieux. Son air poli n’est qu’une façade !
- Si tu la trouves aussi méchante, comment comptes-tu vivre sous le même toi qu’elle ?
- Justement, dès que je serai la maitresse de la maison et la mère de Nellie, nous nous passerons des services de Laurel Grandchester, elle va quitter la villa.
- Est-ce qu’elle le sait ?
- Je vais le lui dire…
- Et qu’en pense Terrence ?
- Il se range toujours de mon côté.
- Fais attention, je ne connais peut être pas bien Terrence, mais je le vois mal mettre sa grand-mère a la porte parce que tu le lui as demandé.
- Eh bien, tu vas voir.
Candy n’avait pas vu que Richard était retourné au bar, il lui apporta un autre verre de Ginger Ale.
- Un autre verre, Candy ? Dit-il
- Merci, dit-elle.
- Tout va bien ? Vous parlez de quoi ? Demanda Richard.
- Pas vraiment…
Il regarda Eliza et il lui demanda.
- Tu t’amuses bien ?
- Je m’ennuie a mourir ! Je ne connais personne ici !
- Tu devrais en profiter pour te faire des relations. Quand tu seras mariée à mon frère, ce sont ces gens-là que tu vas fréquenter.
- Tu veux rire ? C’est la vie de ton frère qui va changer. Je n’ai pas l’intention de m’enterrer ici ! Je veux voyager et Terry va m’accompagner.
- Terry a sa carrière et son agence, fit Richard, je ne l’imagine pas en train de te suivre dans tes voyages…
- On en reparlera, dit Eliza.
Richard la regarda surpris. Richard regarda Candy et dit :
- Et vous ? Vous avez fait des relations ?
- Pas encore, répondit-elle.
- Voulez-vous que je vous présente des gens ?
- Je suis trop fatiguée ce soir, dit Candy
- Prenez une gorgée de votre Ginger Ale.
Elle obéit. Il prit sa main libre dans la sienne.
- Suivez-moi. Je vous emmène découvrir notre belle société anglaise.
Candy regarda Eliza, mais elle était déjà occupée avec quelqu’un d’autre. Richard lui présenta tout pleins de gens, mais elle était incapable de se souvenir de leur nom ou leur visages, elle essayait de participer a leurs conversations. Candy espérait qu’Eliza ferait un effort pour fréquenter tous ces gens, ils étaient charmants.
Terry, lui ne perdait rien de ce qui se passait. Il suivait de loin la jeune femme qui le déconcertait par sa simplicité et son naturel. Décidément, ces deux cousines étaient très différentes !
Candy sentit le regard de Terry sur elle… Elle commençait à se demander si elle n’imaginait pas des choses, mais a chaque fois qu’elle sentait son regard, il la regardait effectivement. Cette fois-ci il était adosse a un pilier de marbre, les bras croisés sur le torse et il l’observait. Candy était troublée, Richard la regarda…
- Vous avez l’air fatiguée, je vais trouver quelqu’un pour vous ramener à la maison
- Ça serait gentil, dit Candy.
Candy ne voulait pas regarder Terry, elle se tourna de l’autre cote et elle vit Eliza en train d’avoir une grande conversation avec Harry Granville. Elle était en train de gesticuler et elle paraissait pleine de rage. Quand à l’avocat, il fronçait les sourcils en écoutant Eliza. Et de temps a autre, il levait vers elle son index menaçant. Candy se dit que c’est du Eliza tout craché de se faire des ennemis.
Une femme grande svelte s’approcha d’elle pour lui parler.
- Vous êtes la cousine d’Eliza ? Bonsoir, je suis Deirdre Granville.
- Enchantée, dit Candy en souriant, merci pour l’invitation de dernière minute !
- Aucun problème, les invités surprises sont toujours les bienvenus. Comment trouvez-vous notre région ?
- Je suis arrivée cet après-midi et j’aime beaucoup le paysage, la mer, c’est magnifique.
- Combien de temps allez-vous rester ?
- Quelques jours...
- Que faites-vous à Chicago ?
- Je suis infirmière enregistrée.
- Ça doit être passionnant comme métier.
- J’aime bien aider les gens, dit Candy.
Terry était debout derrière Candy, elle avait senti sa présence.
- C’est une très belle fête, dit-il, mes compliments, Deirdre.
Sa voix était grave et chaude comme une caresse à l’oreille de Candy.
Deirdre haussa les sourcils d’un air sceptique.
- Menteur ! Tu détestes les réceptions, fit-elle.
- Je n’ai pas prétendu que je les aimais. J’ai dit que la tienne était réussie.
- Tellement réussie que tu as hâte de te sauver !?
- Oui.
- Je ne crois pas que ta fiancée soit prête pour rentre au bercail.
Terry suivit son regard. Eliza était toujours en grande conversation avec Harry.
- Eliza est un oiseau de nuit. Elle ne rentrera pas avant l’aube. Moi, j’ai du travail à faire demain à la première heure. Quand a Candy, elle n’a pas dormi depuis les dernières vingt-quatre heure.
- Donc, tu nous laisses Eliza ?
- Je la confie aux mains expertes de Richard. Il ne va pas se plaindre, crois-moi
- C’est un étrange discours de la part d’un fiancé, fit Deirdre.
Candy vit qu’elle n’était pas la seule à trouver la relation de Terry et Eliza bizarre.
- Mmm
Terry prit Candy par la taille.
- Vous par contre, vous venez avec moi.
Candy frissonna.
- Non, je veux attendre Eliza.
- Vous ne tenez plus debout. Vos yeux se ferment tout seuls.
- Vous m’observez ? Dit Candy.
- Tout le monde vous voie, dit Terry.
- Peut-être mais…
- Alors pourquoi ne pas rentrer ?
- Je ne peux pas la laisser tomber. Nous nous sommes a peine vues aujourd’hui…
- Eliza vous a ignorée toute la soirée. Que vous soyez là ou pas, cela ne change rien pour elle.
- Elle a d’autres chats à fouetter.
- Elle ne remarquera même pas que vous êtes partie.
- Laissez-moi au moins.
- Venez ! Dit-il en la poussant vers la porte avec autorité, vous la verrez demain.
Candy ne répondit pas, elle était épuisée. Le petit somme qu’elle avait fait avec Nellie n’était pas suffisant. Mais en réalité elle avait peur de rentrer avec Terry. Mais en réalité, elle n’avait pas peur de Terry, mais de ses propres réactions. Le fiancé de sa cousine, ne la laissait pas indifférente et c’était ça le problème. Elle regarda Eliza, elle était une grande fille après tout. Elle se tourna vers Terry et le regarda dans ses yeux bleu-vert et elle dit.
- Très bien, rentrons à la maison, dit-elle d’un ton fatiguée.