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Le fruit défendu

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Gentillefille
icon12  view post Posted on 7/7/2016, 11:56 by: Gentillefille
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Reine du drame à la plume diversifiée qui ne cesse de produire toujours autant, malgré les ans et ses idées qui autant en emporte le vent!

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Le fruit défendu


Chapitre 7
« Un cadeau du destin »



Quelque chose l’avait amenée en Europe, en Angleterre, à Londres plus précisément. Quelque chose l’avait ramenée dans cette école glaciale et triste, quelque chose de merveilleux, son destin… Elle était sûrement en train de rêver… Alistair, elle avait vu Alistair, c’était un des profs du collège St. Paul où elle travaillait… mais non, ce n’était pas Alistair, c’était Patrick O’Brien, le prof de… le prof de quoi encore ? Elle devait ouvrir les yeux. Elle sentit quelque chose de froid sur son front. Ça lui faisait du bien. Elle ouvrit les yeux, difficilement… Elle était couchée sur un canapé qui se trouvait dans la salle des professeurs. Pendant quelques secondes elle se demandait où elle était et ce qu’elle faisait là… puis elle se souvint…

- ALISTAIR!!!

- Calmez-vous, dit Sœur Isabelle.

- Alistair, je n’ai pas rêvé ? Alistair ? Où es-tu ? ALISTAIR !!!

Sœur Isabelle se tourna vers le jeune professeur…

- Patrick ? dit-elle.

Il avait l’air perdu, ses cheveux étaient en bataille, il s’approcha…

- Je m’appelle Patrick, dit-il à Patricia.

- Patrick O‘Brien ? Dit Patty.

- Oui…

- C’est mon nom…

- Pardon ?

- Je m’appelle Patricia O’Brien ! Alistair, tu te sers de mon nom !!!

Patricia se leva pour le serrer contre elle.

- Tu es vivant ! Tu es vivant ! Oh c’est le plus beau jour de ma vie !

- Tu me connais ? demanda-t-il désorienté.

- Oui, tu t’appelles Alistair Cornwell !!!! Tu étais… Tu es mon petit ami, tu avais disparu pendant la guerre… !!! s’écria Patricia avec un sanglot et de la joie dans sa voix.

- Mon Dieu… tout est si confus, je ne me souviens de rien… mais je me souviens des cours de physique… avec les livres, je peux enseigner… Tu as dit que je m’appelle « Alistair Cornwell » ?

- Oui…

- Et toi Patricia ? Patricia O’Brien ? Incroyable ! dit-il en la regardant.

- Vous vous souvenez de quelque chose ? demanda Sœur Isabelle.

- Non… mais il y a quelque chose de familier en elle, son nom… le nom que j’utilise… Oh mon Dieu… ! Tu es restée dans ma tête malgré mon amnésie !

- Et cette école, dit Patricia, c’est ici que nous nous sommes rencontrés…

- Vraiment ? Mais comment on ne m’a pas reconnu ?

- Eh bien la mère Grey et la Sœur Margaret ont été transférées dans d’autres écoles pendant la guerre, ainsi que les autres professeurs qui étaient là à notre époque… S’il y en a qui t’ont reconnu, en entendant ton nom, ils n’ont pas fait attention, dit Patricia avec des larmes aux yeux.

- Arrête de pleurer … Patricia…, dit-il doucement.

- Je ne peux pas m’en empêcher… je suis venue ici pour me changer les idées… les autres sont tous mariés…

- Les autres ? dit Alistair.

- Oui, Archibald, ton frère, Candy, ta cousine…

- Elle est blonde avec des taches de son sur le nez ?

- Oui !

- Je la vois dans ma tête… Oh mon Dieu ! Elle est réelle ?

- Je n’arrive pas à croire qu’on se soit retrouvés ici, dit Patty.

- On dirait que le destin vous a fait un cadeau, dit Sœur Isabelle en souriant.

- Et comment ! dit Patty en souriant, tu habites où ?

- J’ai une chambre au presbytère, en attendant que je trouve un autre logement, dit Alistair.

- J’habite en ville avec ma grand-mère, on vient d’arriver d’Amérique… Tu voudras sûrement aller en Amérique voir ta famille…

- A vrai dire, ça me fait un peu peur… et puis je me suis engagé ici…

- Et moi aussi, dit Patty, je vais leur écrire et leur dire de venir te voir, je suis sûre qu’ils vont se précipiter pour venir te rencontrer…

- Vraiment ? dit-il sceptique. Je savais que j’étais Américain à cause de mon accent…

Il avait cru qu’il était seul au monde, et maintenant il apprenait qu’il avait une famille en Amérique ?

- C’est ta famille ! dit Patricia en souriant. Archie vient de se marier, tu ne peux pas savoir combien il aurait voulu que tu sois là pour son grand jour !

- Et si vous alliez manger ? dit Sœur Isabelle, vous allez devoir retourner en classe bientôt…

- Oui, dit Patty, allons-y Alistair !

Elle prit son bras et ils partirent en bavardant vers la salle à manger… Après ça, Patricia était pétillante de joie en donnant son cours avec ses élèves et Alistair aussi… Ils allèrent ensemble au bureau rectifier le nom chez la mère supérieure.

- J’avais remarqué les noms, dit-elle, mais je pensais que c’était une coïncidence… comme il y a de milliers de « John Brown » ou « John Smith »… Mais quelle chance pour vous d’être tombé sur quelqu’un que vous connaissez…

- Une chance merveilleuse, grâce à Dieu, dit Alistair.

- Je vais envoyer un télégramme à sa famille, dit Patricia, écrire prendrait trop de temps…

- Je suppose que vous allez retourner dans votre famille à présent ?

- Ma mère, je ne voudrais pas vous lâcher comme ça, dit Alistair. Je vous dois une année scolaire et je vais tenir ma promesse et rester jusqu’à la fin de l’année.

- Moi non plus, dit Patricia, je veux finir mon stage.

- Nous allons rester jusqu’à la fin de l’année, ma mère, dit Alistair.

- Merci, dit la mère supérieure en souriant, je n’ai pas besoin de chercher des remplaçants à l’improviste.

Après les cours, Patricia alla à la poste envoyer un télégramme à la famille André… Alistair sur les talons.

- Et si j’envoyais le message, moi ? demanda Alistair.

- Toi ?

- Oui ! J’aurais seulement aimé être là pour voir la tête qu’ils vont tous faire !

- D’accord, tu envoies le message et j’envoie le message…

- Comme pour confirmer ?

- Oui ! Sinon, ils vont penser que c’est une très mauvaise blague…

Les deux jeunes gens envoyèrent les télégrammes ; un signé Alistair et l’autre signé Patricia… Ensuite ils se rendirent ensemble chez Patricia pour le souper. Ils arrivèrent devant la porte du manoir.

- Ma grand-mère va être surprise, dit-elle en souriant.

Elle avait sonné et un majordome était venu ouvrir la porte.

- Bonjour Mlle.

- Bonjour Benson, ma grand-mère est là ?

- Oui, elle était dans le jardin, elle est maintenant dans la salle de séjour.

- Merci, dit-elle, allez, viens, Alistair…

Elle l’entraîna dans la salle de séjour, en laissant Alistair à l’extérieur.

- Attends ici, lui dit-elle.

Elle entra dans la grande salle de séjour.

- Grand-mère ? appela-t-elle.

- Patricia ? Tu es de retour ? Comment était ta première journée ?

- Pleine de surprises !

- Des bonnes surprises au moins ?

- Tu n’as aucune idée…. !

- Viens me raconter, le dîner est presque prêt…

- Tu ne devineras jamais ce qui s’est passé !?

- Quoi ? Tu m’as l’air très excitée ma belle !

- Oh grand-mère, quand j’attrapais les bouquets de mariées de mes amies, j’étais très triste…

- Parce que ton amoureux est mort… oui…

- Mais le destin savait ce qu’il faisait en permettant d’attraper les bouquets…

- Mais qu’est-ce que tu racontes, ma chérie ?

- Je suis allée dans la salle des professeurs pendant le temps de midi et j’ai pu rencontrer les autres professeurs. Ils m’ont dit qu’il manquait un prof, qu’ils surnommaient gentiment « Jean de la lune »…et que j’avais quelque chose en commun avec lui…

- Il était aussi Américain ?

- Je n’ai pas eu le temps de demander, il est arrivé, les bras chargés de livres… je l’ai regardé et… je suis tombée dans les pommes !

- Tu es tombée dans les pommes ? Pourquoi donc, il était si beau que ça ??

- Grand-mère, dit-elle en riant, oui il était beau, mais ce n’est pas pour ça que je me suis évanouie…

- On ne s’évanouit pas comme ça, Patricia, c’était pourquoi ? Est-ce que tu as vu un médecin ?

- Grand-mère, je vais bien, t’en fais pas pour ça…

- Alors pourquoi t’es-tu évanouie ?

- Parce que le nouveau prof…

Elle se tourna vers la porte du salon pour dire :

- Tu peux entrer, Alistair…

- Mais qu’est-ce…

Alistair entra dans le salon en souriant.

- Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Tu es vivant ! Dieu merci !!

Elle se leva pour aller le serrer dans ses bras !

- Ma petite Patricia va être heureuse à présent ! Je suis tranquille !!!

- Grand-mère, allons, j’ai encore besoin de toi !

- Oui, grand-mère, dit Alistair, vous n’allez pas nous faire le coup de Siméon avec le Christ !

- Maintenant je peux mourir en paix ? dit la grand-mère.

- Grand-mère, dit Patricia, je ne t’ai pas encore rendue arrière-grand-mère !

- Oui, grand-mère, nous avons toute notre vie devant nous et vous allez être avec nous !

- Oh mon Dieu, Alistair ! Tu es vivant ! Je n’arrive pas à y croire ! Raconte !

- Eh bien j’ai perdu la mémoire pendant la guerre… alors après la guerre, j’ai décidé de venir à Londres, parce qu’on y parle l’anglais… et j’ai pris le nom Patrick O’Brien…

- Patrick O’Brien ?

- Oui, grand-mère, c’est incroyable, n’est-ce pas ?

- Il a choisi ton nom ! dit-elle, c’est ton âme sœur !

- Mon âme-sœur ? répéta Patricia.

- Oui, tu sais, nos âmes sont scindées et mises dans deux corps… S’ils se reconnaissent ils se mettent ensemble et vivront en parfaite harmonie… En prenant ton nom, il s’est reconnu en ton âme qui est aussi la sienne.

- Comme c’est romantique grand-mère ! Tu entends ça, Alistair ?

- Oui… c’est une explication très intéressante… fit Alistair en souriant.

Patricia s’approcha de lui pour lui dire :

- Je sais que tout ceci est nouveau pour toi… Je ne te presse pas, tu ne te souviens pas de moi… Tu as peut-être une autre vie, une autre petite amie…

- Non…

- D’accord… Mais rien ne presse vraiment…

- Patricia, depuis que je t’ai vue tout à l’heure, je me sens si bien avec toi, si à l’aise, tu m’as sauvé du néant!

- Je ne veux pas de ta reconnaissance, Alistair…

Une bonne arriva pour dire :

- Madame est servie.

- Merci Bernice, dit la grand-mère, on passe à table, les gens jeunes ?

Ils marchèrent ensemble jusqu’à la salle à manger et ils prirent place pour manger après avoir remercié le Seigneur pour le repas et le retour d’Alistair.

oOoOoOoOoOo



C’était le matin dans la chambre de Monsieur et Mme André. Cette dernière s’était levée pour aller vomir dans la salle de bain adjacente… Son mari était un peu inquiet, il l’avait suivie…

- Chérie ? Est-ce que ça va ? Tu es malade ? Tu veux que j’appelle le médecin ?

Candy se redressa de son bassin, les yeux rougis et en larmes.

- Non, je voulais te faire la surprise…

- Surprise ?

- Je vais avoir un bébé, Albert…

- Tu es sûre ?

- Si je ne l’étais pas, ce vomissement matinal vient de me le confirmer !

- Mais c’est fantastique ! dit-il enfin en prenant sa petite femme dans les bras pour la soulever dans les airs.

- Ahh ! Cria Candy en riant aux éclats.

Il la rabaissa vers lui pour prendre ses lèvres en un baiser passionné… Il la ramena au lit pour lui faire l’amour avec toute la passion du monde.

Un peu plus tard dans les bras de son mari...

- J’ai hâte de voir notre enfant…

- Je pense qu’Annie est aussi enceinte…

- Elle ne te l’a pas dit ?

- Non, mais je suis infirmière…

- C’est vrai… et tu vas très bien prendre soin de toi, je n’ai pas à m’inquiéter de ce côté-là.

- Je t’aime, Albert…

- Je t’aime, Candy…

Et ils s’embrassèrent encore pour continuer leurs ébats amoureux.

oOoOoOoOoOo



C’était après le dîner au manoir des André, tout le monde prenait le thé dans une de salons, lorsque le majordome arriva avec un message.

- Télégramme pour Monsieur Archibald.

- Un télégramme pour moi ? dit Archie en levant la tête.

Le majordome s’approcha de lui pour lui donner le télégramme.

- Merci, dit Archie en le prenant et il ouvrit pour le lire.

Archibald devint pâle… Albert l’observait.

- Archie ? Que se passe-t-il ? Une mauvaise nouvelle ?

Il ne répondit pas, il continuait à regarder le télégramme hébété…

- Chéri ? demanda Annie.

Il tendit le télégramme à Annie, qui elle aussi pâlit…

- Oh mon Dieu ! dit-elle.

- C’est quoi Annie ? demanda Candy à son amie.

- C’est… C’est… impossible !

Candy prit le télégramme des mains d’Annie pour lire.

- Oh mon Dieu ! dit-elle à son tour.

- C’est quoi, chérie ? demanda Albert. Tu peux lire pour que nous apprenions tous ce qu’il y a dans ce fameux télégramme ?

- Quoi, chéri ? fit Candy distraite, oh… d’accord. Je vais le lire…

Elle se racla la gorge et elle se mit à lire le télégramme.

- CHER FRÉROT STOP COMMENT AS-TU PU TE MARIER SANS MOI ? STOP TU ME REVAUDRAS ÇA ! STOP ALISTAIR STOP LES RUMEURS DE MA MORT FURENT TRÈS EXAGÉRÉES ! STOP

- Si c’est une plaisanterie, Candy, elle est de très mauvais goût, dit son mari.

Candy ne dit rien et elle tendit le télégramme à son mari. La grand-tante n’osait pas espérer que c’était vrai.

- Oh mon Dieu ! dit Albert à son tour.

- Tu penses que c’est vrai ? demanda Archie.

- Eh bien…

- C’est peut-être un plaisantin avec une très mauvaise blague, continua Archie qui n’osait pas espérer que c’était vrai.

Son frère serait vivant ? Est-ce que destin lui faisait un beau cadeau ? La grand-tante avait aussi pâli et elle mit sa main sur son cœur. Tout le monde se mit à parler en même temps et était en train de réfléchir sur quoi faire, comment vérifier l’information quand le majordome revint pour dire :

- Télégramme pour Mme Candy, dit-il.

- C’est sûrement Patty pour nous dire qu’elle est bien arrivée avec sa grand-mère, dit Candy en se levant pour aller prendre le message.

Elle rencontra le majordome à mi-chemin au lieu d’attendre que le majordome lui donne le télégramme en venant vers elle. Tout le monde se tut pour voir de qui était le télégramme.

Candy prit le télégramme et l’ouvrit et elle lut…

- Et alors ? demanda Annie impatiente, elles sont bien arrivées ?

Candy avait la bouche ouverte, stupéfaite…

- Candy ? dit Albert, tout va bien ?

- Quoi ? dit Candy.

- Que dit le télégramme ? C’est bien de la part de Patricia ?

- Hein ? dit Candy dans la lune.

Ce qu’elle venait de lire l’avait mise un drôle d’état…

- Candy ! dit Annie impatiente.

- Oh… c’est une nouvelle, une très bonne nouvelle, dit finalement Candy, la confirmation du télégramme d’Alistair, ce n’est pas une blague !

- Quoi ???! dit Archie.

- Eh bien je vais vous le lire…

« MA CHÈRE CANDY STOP NOUS SOMMES BIEN ARRIVÉES À LONDRES STOP BIEN ARRIVÉE AUSSI À ST-PAUL STOP ALISTAIR EST BIEN VIVANT STOP CE N’EST PAS UNE BLAGUE STOP NOUS VOUS ATTENDONS À LONDRES STOP PATRICIA »

Albert et Archie se levèrent pour aller voir le télégramme de près. La grand-tante pleurait de joie… Tout le monde se mit à reparler en même temps… C’était la joie générale… Tout le monde s’embrassait et s’étreignait…

- Nous devons aller an Angleterre, Albert ! dit Candy.

- Oui, dit Archie, je vais demander à Monsieur Georges de faire les arrangements pour Annie et moi aussi.

- Attend un peu, Archie… Mesdames…

- Oh, dit Candy, je pense que c’est mieux si nous restons, n’est-ce pas, Annie ?

Archie regarda sa femme.

- Chérie ? dit-il.

- Archie, dit-elle nous allons avoir un bébé…

- Oh mon Dieu ! Une autre bonne nouvelle ! C’est merveilleux !

Il prit sa femme dans ses bras pour l’embrasser en riant.

- Candy ? Toi aussi ? demanda-t-il.

- Oui !

Il la prit aussi dans ses bras pour l’embrasser sur les deux joues en riant !

- Il est hors de question que vous veniez avec nous, alors !

- Pas de problème, dit Candy, même si j’ai envie de venir, mais la santé du bébé est plus importante, les secousses du bateau c’est pas recommandé pour les femmes enceintes.

- Oui, Mme l’infirmière, dit Annie.

- Félicitations ! dit la grand-tante à Candy et Annie, merci de rajouter à ma joie !!!

Les Legrand félicitèrent Candy aussi, même si Eliza le faisait du bout des lèvres…

Quelques jours plus tard, Albert et Archie prirent le bateau pour l’Angleterre, sans leurs épouses. Pendant la traversée, Archie parlait avec Albert pendant le dîner au restaurant du bateau.

- J’aurais voulu pouvoir voler pour aller plus vite, dit Archie.

- Ça aurait été plus vite, je l’avoue, mais ça aurait pris plusieurs heures.

- Ils ont des avions qu’ils ont utilisés pendant la guerre, pourquoi n’en feraient-ils pas des plus grands pour les passagers ?

- Eh bien, ils ont réussi à inventer un engin volant, je suis sûr qu’à la longue, ils finiront par inventer un avion qui pourra traverser l’Atlantique plus rapidement que le bateau.

- J’aurais voulu que ça existe déjà !

- Eh bien, notre inventeur est de retour, peut-être qu’il pourra inventer un avion plus rapide…

- Les inventions qui explosaient ? Ça m’a tellement manqué !

- Alistair construisait ses propres voitures à l’époque, ce n’est pas une mince affaire, tu sais ? C’est un génie, il avait quel âge encore ? Je vais exploiter son intelligence…

- Moi, je suis juste heureux d’avoir mon grand frère revenu d’entre les morts… ce bateau ne peut pas avancer plus vite ???

- Sois patient, Archibald, dit Albert en souriant.

Le bateau accosta finalement à Southampton. Archie fut patient en descendant doucement en suivant les passagers en train de quitter le bateau avec leurs bagages.

Le chauffeur que Georges avait envoyé était là et il les amena en voiture jusqu’à Londres à l’adresse de Patricia directement.

- Tu ne veux pas aller te rafraîchir à notre château d’abord ? demanda Albert.

- Tu veux rire, j’espère, Albert ? Allons chez Patricia…

- D’accord, dit Albert en souriant.

oOoOoOoOoOo



Alistair avait quitté le presbytère et il habitait à présent au manoir de Patricia qui lui avait donné une chambre. Elle était très patiente avec lui et il commençait à se souvenir de sa vie, petit à petit.

C’était après les cours, ils étaient en train de parler de l’école, de leurs élèves et il corrigeait les copies des tests qu’il avait ramenés à la maison.

- A propos, dit Patricia, Albert et Archie devraient arriver ce soir, d’après le télégramme qu’il ont envoyé du bateau. Le Mauritania devrait déjà être arrivé à Southampton…

- Oh, c’est ce soir ? D’accord, je vais me dépêcher de finir mes corrections, alors !

- D’accord, dit Patricia, je vais aller voir si tout va bien dans la cuisine…

Alistair avait fini ses corrections et il était assis au salon avec Patricia et grand-mère Martha. Ils étaient en train de lui raconter des anecdotes de l’école avec leurs élèves. On sonna à la porte et le majordome alla ouvrir. Le cœur d’Alistair battait la chamade. Il avait eu quelques bribes de sa mémoire, de son enfance, de son frère… Il allait bientôt voir son frère, ou plutôt, revoir son frère… Des bruits de pas se firent entendre et des sons de voix. Alistair leva la tête et son frère se matérialisa sur le seuil de la porte de la salle de séjour.

- Alistair ! cria Archie.

- Archibald ! dit Alistair.

Ils coururent vers l’un et l’autre et les deux frères se rencontrèrent à mi-chemin et ils tombèrent dans les bras de l’un et l’autre, en criant, en riant, en pleurant comme des enfants. Patricia et sa grand-mère avaient des larmes aux yeux et Albert aussi était ému.

- Alistair, oh Alistair, ne me refais plus jamais ça !!! dit Archie.

- Pour t’avoir aussi heureux de me revoir ?! Je recommencerais volontiers ! dit Alistair en riant.

- Je suis…

- Albert ! dit Alistair en le serrant contre lui fort aussi, comme c’est bon de vous revoir !

- Alistair, tu es un miracle devenu réalité !

Archie regarda Patricia et il la serra aussi dans ses bras.

- Tu n’attrapais pas les bouquets de tes amies pour des prunes, ma belle ! Mon frère est de retour.

- Oui, dit Patricia en riant.

- Un cadeau du destin !

- Le plus beau des cadeaux ! dit la grand-mère Martha.

Albert avait loué un château à Londres pour y séjourner avec ses neveux. Il avait envoyé un télégramme aux parents d’Alistair en Arabie Saoudite pour leur annoncer la nouvelle. Ils firent le déplacement pour venir voir leur fils qu’ils croyaient disparu.

- Oh mon Dieu, Alistair ! dit sa mère, Alistair ! Merci mon Dieu !

- Les rumeurs de ma mort furent fortement exagérées, maman.

- Oh arrête de plaisanter ! dit sa mère en souriant au milieu des larmes.

Edited by Gentillefille - 23/9/2016, 20:40
 
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