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CHAPITRE 2 Malgré les calmants, Terry passa une nuit agitée. Ses rêves étaient peuplés d’images qui défilaient à tout vitesse tel un kaléidoscope. Des visages, des lieux, des bribes de phrases qui finirent par l’éveiller en sursaut. Mais la seule image qui lui resta à l’esprit fut celle d’une jeune femme blonde à la mine boudeuse. Incapable de se rendormir, il resta à fixer le plafond, écoutant les bruits qui résonnaient dans l’hôpital silencieux et se mit à attendre avec impatience l’arrivée d’Albert. Une conversation surprise entre deux femmes de ménage lui permit de découvrir qu’il comprenait l’espagnol. Il s’en ouvrit à son ami qui lui confirma qu’il parlait plusieurs langues étrangères. En discutant à bâtons rompus, Terry réalisa qu’il se souvenait des événements qui avaient récemment fait la une de l’actualité. Il se souvenait des élections présidentielles et que Barak Obama avait été réélu. Il se rendit compte également qu’il se souvenait du fonctionnement de la tablette tactile qu’Albert lui avait apportée. Mais sa vie personnelle restait obstinément bloquée au fond de sa mémoire, ce qui l’inquiétait de plus en plus malgré les affirmations d’Albert qui l’encourageait à être patient. Puis celui-ci lui annonça qu’il allait malheureusement devoir le laisser pour honorer plusieurs rendez-vous. Avant de s’en aller, il aida son ami à s’installer dans le fauteuil près de la fenêtre. Terry laissait son regard errer sur la cour enneigée de l’hôpital quand la silhouette d’une femme attira son attention. La femme fut retenue par un passant avec lequel elle échangea quelques mots avant de sortir un stylo et de signer une feuille qu’il lui tendait. Quand elle se retourna, Terry reconnut le visage qu’il avait vu en rêve. « Je connais cette femme ! S’exclama-t-il. » Albert suivit son regard et vit la femme entrer dans le bâtiment. « Tu te souviens d’elle ? Demanda-t-il. - Oui. J’ai rêvé d’elle cette nuit. - Vraiment ? Voilà qui est étonnant ! » Le visage d’Albert affichait à la fois surprise et consternation, ce qui poussa Terry à l’interroger plus avant. « Pourquoi est-ce étonnant ? - Parce qu’elle et toi, vous... Enfin, je ne peux pas te le dire, tu dois t’en souvenir tout seul. - Albert ! Implora Terry. Aide-moi un peu. De quoi aurais-je l’air si elle vient pour me voir et que je suis pas capable de l’appeler par son nom. - Il est probable qu’elle soit là pour toi, en effet. D’autant que j’ai prévenu le théâtre que tu avais eu un accident et que tu serais indisponible pendant plusieurs jours. Très bien, poursuivit-il après une hésitation. Elle s’appelle Susanna Marlow et est comédienne comme toi. En ce moment, vous répétez une pièce ensemble, mais ne comptes pas sur moi pour t’en dire plus. J’avoue que j’avais imaginé que tes premiers souvenirs concerneraient quelqu’un que tu connaîtrais depuis plus longtemps. Moi par exemple, ou... - Ou qui ? - Non, non, non ! Il vaut mieux que je file avant de me laisser emporter à dire des choses qui pourraient nuire à ta guérison, protesta Albert en se levant. Je repasserai ce soir, d’accord ? » Puis il sortit en toute hâte avant que Terry ne le presse une nouvelle fois de questions. Dans le couloir, il croisa la dénommée Susanna qui fronça les sourcils. Celle-ci pénétra dans la chambre de son partenaire dans un grand envol de son manteau de fourrure. « Seigneur, Terry ! J’étais folle d’inquiétude pour toi ! Quand j’ai appris que tu avais eu un accident, je me suis précipitée ici ! Dieu merci, tu n’as pas l’air trop sérieusement blessé, babilla-t-elle. » Elle pressa sa joue contre celle du jeune homme dans un simulacre d’accolade et il fut enveloppé dans les effluves d’un parfum lourd et capiteux, probablement hors de prix, qui lui fit froncer le nez. Il se souvint d’avoir déjà respiré ce parfum et revit des images de la jeune femme. Une scène encombrée, des décors en mouvement, des répliques échangées... Mais il y avait aussi autre chose. Une conversation qui lui échappait mais dont il était sûr qu’elle était importante. Quand il s’intéressa de nouveau à elle, Susanna était plantée devant la fenêtre pour suivre des yeux Albert qui s’éloignait. « C’est lui ? Demanda-t-elle. - Lui qui ? Répondit prudemment Terry. - Ton ami, bien sûr ! Celui dont tu m’as parlé hier. - C’est mon ami Albert, en effet. » Sans qu’il sache pourquoi, Terry sentait qu’il valait mieux ne pas trop en dire à cette femme. Il décida de rester très prudent dans les réponses qu’il lui ferait. De plus, si elle n’était pas au courant de son amnésie, il pourrait peut-être lui tirer des renseignements utiles. Le profond soupir qu’elle poussa le conforta dans sa décision. « Il faut reconnaître qu’il est très bel homme, se lamenta Susanna. C’est bien ma chance ! Pourquoi faut-il que je tombe toujours sur des hommes qui ne sont pas disponibles ? Vous cachez bien votre jeu, tous les deux. En vous voyant, jamais on ne croirait que vous êtes... Enfin, tu vois ! » Terry ne voyait pas grand chose, au contraire, et les péroraisons de la voix haut perchée de Susanna commençaient à lui vriller les tympans, mais il voulait en savoir plus. Il fit donc un effort pour ignorer la migraine qui menaçait et se concentrer sur sa visiteuse. « Ce que je voudrais bien savoir, c’est ce que toi, tu vois, Susanna. - Oh, ne fais pas ton indigné ! Je suis très flattée que tu m’ai mise dans la confidence, tu sais. Je ne comprenais pas pourquoi tu ne t’intéressais pas à moi. Mais puisque toi et lui êtes déjà en couple, je n’ai qu’à m’incliner. Ton secret est entre de bonnes mains avec moi, ne t’inquiètes pas. Et je suis même disposée à t’aider, si tu veux. Dis mois plutôt quand tu pourras revenir au théâtre. - D’ici quelques jours, je pense, avança prudemment Terry. Mais comment comptes-tu m’aider ? - Cette pièce est très importante pour ma... pour notre carrière à tous les deux. Évidemment, si on savait que tu es de l'autre bord... C’est le public féminin qui a fait ton succès. Toutes tes fans seraient terriblement déçues si elles apprenaient que tes préférences vont vers les garçons. Je suis donc tout à fait disposée à laisser croire que toi et moi... - Je comprends surtout que tu ne dirais pas non à un peu de publicité. Et qu’une liaison entre les deux acteurs principaux de la pièce, surtout si elle remporte le succès escompté, te permettrait de faire la une des journaux ! - Ne le prends pas comme ça ! Il n’y a pas de mauvaise publicité pour les gens comme nous. Tant qu’on parle de nous, on ne nous oublie pas. - Je déteste la publicité, Susanna ! - Et bien pas moi ! Nous en reparlerons quand tu auras réfléchi, trancha Susanna dont le ton contenait une menace implicite. J’annoncerai à Robert que tu pourras reprendre les répétitions la semaine prochaine. Salue ton ami pour moi. » La comédienne frotta a nouveau sa joue contre celle de Terry et s’en alla. -----oooOooo----- Terry écouta décroître le claquement de ses talons hauts. La tête prise dans un étau il sentit le souffle lui manquer alors que le souvenir d’une scène récente émergeait de sa mémoire en berne. Il revoyait le théâtre, sa loge dans les coulisses où il enfilait son manteau et Susanna se jetant à son cou pour l’embrasser. Il essayait de la repousser mais elle s’accrochait avec toute la force de sa détermination. « Je t’aime, Terry ! Psalmodiait-elle en boucle. Et je sais que tu m’aimes aussi. - Désolé Susanna, mais tu te trompes. Tu ne m’intéresses pas. - Mais c’est impossible ! Je t’aime tant ! Tu ne peux pas me repousser. Nous serions si heureux ensemble. Je t’en prie, donne-nous une chance. Tu finiras par m’aimer, j’en suis sûre. - Il n’y aura jamais rien entre nous Susanna, combien de fois devrais-je te le répéter. Je ne tomberai jamais amoureux de toi, c’est sans espoir. D’ailleurs, j’ai déjà quelqu’un dans ma vie. - Qui est-ce ? Qui est cette femme ? Elle ne peut pas t’aimer autant que moi, c’est impossible ! - Il ne s’agit pas d’une femme. Je n’ai aucune affinité avec les femmes, Susanna. Je préfère les garçons, et je suis très heureux comme ça ! » -----oooOooo----- Il revoyait la mine éberluée de sa partenaire comme si la scène s’était déroulée la veille... Elle s’était déroulée la veille, d’ailleurs ! Ensuite il était parti rejoindre Albert et l’accident s’était produit. Albert... Était-ce lui dont il parlait ? Partageait-il sa vie ? Cela expliquerait bien des choses. L’étrange complicité qu’il avait ressentie avec le jeune homme et la confiance qu’il lui avait spontanément accordée. De même que l’inquiétude qu’Albert avait manifesté à son réveil. Son désarroi était évident, de même que son soulagement en constatant que Terry n’était pas grièvement blessé. Si Albert était son ami de coeur, cela éclairait aussi d’un jour nouveau les énigmatiques propos de tout à l’heure, quand il déplorait que Terry ne se soit pas souvenu de lui en premier. Oui, quelqu’un d’amoureux pourrait éprouver ce genre de regret. Terry essaya de s’interroger avec autant d’objectivité que possible. Si sa mémoire lui faisait défaut, ses sentiments eux, ne devaient pas avoir disparu. Éprouvait-il pour Albert autre chose que de l’amitié ? Ce dont il était sûr, c’était que la femme qui venait de sortir n’éveillait absolument rien en lui. Aucune attirance, ni sentimentale, ni même simplement physique. Lorsque l’infirmière vint lui apporter son déjeuner, il la détailla avec soin. Elle était jeune et plutôt jolie, pour autant qu’il puisse en juger et rougit sous son regard insistant. Elle essayait de se montrer professionnelle mais il était évident que l’attention du jeune acteur la troublait. Cela amusa beaucoup Terry mais ne suscita chez lui aucun désir de pousser le jeu plus loin. Dès qu’il en eut l’occasion, il prit sa tablette et se mit à surfer sur le Net afin de faire des recherches sur lui. De nombreux articles lui étaient consacrés et il découvrit même qu’il possédait un blog. De nombreux fans lui laissaient des messages, certains drôles, d’autres émouvants. Il aurait aimé leur répondre mais ne se souvenait plus de son mot de passe. Il se rabattit donc sur les photos et les articles qui parlaient de lui. Il se rendit vite compte qu’il n’apprendrait rien sur sa vie privée par ce biais. Pourtant en examinant les photos qu’il trouva, il constata que rares étaient celles où il était accompagné. Une ou deux fois il apparaissait au bras de sa partenaire, surtout lors des premières, à la sortie d’un nouveau film, mais la plupart du temps il était seul. Évidemment, s’il était homosexuel, rien d’étonnant à ce qu’on ne le voit pas avec une femme différente chaque semaine. Quand à s’afficher au bras d’Albert... Ainsi que l’avait dit la désagréable Susanna, ce serait s’aliéner le public féminin qui avait fait de lui la vedette qu’il était. Malgré la libéralisation des moeurs, cela risquait de mettre un sérieux frein à sa carrière. Des coups timides frappés à sa porte le tirèrent de ses réflexions. Puis la porte s’ouvrit lentement et une jeune femme fit son entrée. Elle était chaudement emmitouflée dans une épaisse doudoune rouge. Un bonnet, des gants et une écharpe blancs complétaient son accoutrement et elle serrait dans ses mains un petit pot de fleurs contenant une primevère rouge. Visiblement très intimidée, elle gardait les yeux baissés et se dandinait d’un pied sur l’autre. Terry pinça les lèvres, contrarié. Sûrement une admiratrice qui avait appris, Dieu sait comment, qu’il séjournait dans cet hôpital. Il en toucherait deux mots au médecin. Hors de question que des hordes de fans ou de journalistes se précipitent ici pour le bombarder de questions oiseuses ! Et par dessus tout, hors de question que la nouvelle de son amnésie se répande ! « Qui êtes vous ? Et que faites vous dans ma chambre ? Demanda-t-il d’une voix sèche. » La jeune personne releva la tête et l’acteur éprouva un choc en croisant le regard des prunelles les plus vertes qu’il ait jamais vues ! Nul besoin de retrouver la mémoire pour savoir qu’il n’avait jamais rencontré des yeux pareils ! « Monsieur Granchester ? Je ne voulais pas vous déranger, mais il fallait que je vienne... J’étais tellement inquiète... - Écoutez, Mademoiselle... - Neige. Candice Neige, mais mes amis m’appellent Candy. - Mademoiselle Neige. Je suis flatté que vous vous fassiez du souci pour moi, mais comme vous pouvez le constater, je n’ai rien de grave et je sortirais sans doute demain. Je ne sais pas comment vous m’avez trouvé, mais... - J’étais là ! Quand je vous ai vu étendu sur le sol et le sang qui coulait de votre tête... Alors j’ai suivi l’ambulance qui vous a emmené ici... Je me sentais si désemparée... - C’est très gentil de votre part, mais tout va bien. Répondit Terry, amusé par la nervosité de sa visiteuse. Ces fleurs sont-elles pour moi ? » La jeune femme regarda le pot qu’elle tenait toujours dans les mains comme si elle se souvenait juste à cet instant de son existence. Puis elle s’avança précipitamment pour le poser sur la table de chevet. Elle s’y prit avec tant de maladresse qu’elle renversa le verre qui s’y trouvait et fit tomber la boîte de médicaments. En grommelant des excuses incompréhensibles, elle s’accroupit pour réparer les dégâts. En cherchant des mouchoirs en papier pour éponger le sol, elle accrocha le couvre-lit et Terry réussit à rattraper de justesse la tablette hors de prix qui menaçait de s’écraser au sol. Candy se releva, les joues en feu, sans que le malade puisse déterminer si cela était dû à la gêne ou aux vêtements d’hiver qu’elle n’avait pas quittés. « Vous êtes toujours aussi maladroite ? Demanda-t-il avec humeur. - Seulement quand je suis nerveuse. Je suis vraiment désolée, tout cela est de ma faute. - N’en faites pas toute une histoire. Il n’y a rien de bien grave. - Je parlais de l’accident ! Je me sens responsable... - Pourquoi ? C’est vous qui conduisiez le bus ? » A vrai dire, Terry imaginait assez mal un aussi petit bout de femme aux commandes d’un tel mastodonte. Rien d’étonnant à ce qu’elle ait perdu le contrôle. « Le bus ? Non, mais c’est pour éviter ma voiture que le bus a fait une embardée et qu’il a dévié de sa trajectoire. Je suis désolée... - Vous pouvez l’être ! S’emporta Terry. Vous rendez-vous compte de ce qui aurait pu arriver ? Je devrais vous poursuivre en justice ! - Oh non ! S’il vous plait ! Je suis vraiment désolée, répéta-t-elle. Je ferais n’importe quoi pour m’excuser, mais ne portez pas plainte contre moi ! - Vous n’êtes pas assurée ? - Bien sûr que si ! Mais... - Alors vous n’avez pas à vous inquiéter. L’assurance paiera. Je parlerai demain à mes avocats mais d’ici là, rentrez chez vous et ne parlez à personne. Si vous révélez à qui que ce soit l’endroit où je me trouve, je vous jure que je vous colle un procès aux fesses ! - Ne soyez pas grossier ! - Sortez de ma chambre ou vous allez voir ce que c’est que la grossièreté ! DEHORS ! » Offusquée, Candy déguerpit à toutes jambes non sans lui jeter un regard mauvais. Nullement impressionné, Terry ne put qu’admirer une nouvelle fois le vert insondable de ses iris. Il regrettait d’avoir joué les malades irascibles, mais n’avait aucune envie de s’encombrer d’une fan déjantée qui s’imaginait être à l’origine de son accident. Pas plus qu’il n’avait l’intention de la traîner en justice d‘ailleurs. Il allait la laisser mariner dans son jus quelques jours, puis s’arrangerait pour lui faire parvenir une photo dédicacée et tout rentrerait dans l’ordre. Enfin, il l’espérait. Il continua à faire ses recherches sur Internet jusqu’à ce qu’il tombe sur une photo de lui en compagnie de la célèbre Eléonore Baker lors d’une soirée de bienfaisance. Aussitôt son mal de tête s’accentua et il prit un des calmants conseillés par le médecin. L’image de cette femme le hantait sans qu’il sache pourquoi. Il s’étendit en espérant que les souvenirs lui reviendraient et sombra dans le sommeil sans s’en apercevoir. Il ne se réveilla qu’au retour du Docteur Mills qu’il accueillit avec un grand sourire. « Vous aviez raison, Docteur ! - A quel propos ? - Ma mémoire ! Elle revient petit à petit. C’est merveilleux ! Je me souviens de ma mère ! - Tant mieux ! Cela me conforte dans ma décision de vous laisser sortir. Vos derniers résultats d’analyse sont excellents. Il n’y a aucune raison de vous garder plus longtemps. Par contre je vous recommande un repos complet pendant quelques jours. Cette consigne ne devrait pas être trop difficile à suivre étant donné ce que nous annonce la météo. » Comme son patient le regardait sans comprendre, il précisa : « N’avez-vous pas écouté les infos ? On prévoit une tempête de neige sur New York comme on en a pas connue depuis quinze ans ! Beaucoup de nos concitoyens on quitté la ville, mais ils exagèrent. Le pire que nous risquions à mon avis, c’est quelques jours au chaud dans nos appartements. Si vous n’êtes pas obligé de sortir, c’est la meilleure chose à faire. Votre ami a laissé une adresse où le joindre. Contactez-le et demandez-lui de passer vous chercher demain dans l’après-midi. » Terry prit le papier que le médecin lui tendait et y jeta un coup d’oeil. « Hé ! Mais c’est mon adresse ! - Je suis ravi de constater par moi-même qu’effectivement vos souvenirs vous reviennent, sourit le Docteur Mills. Prévenez Monsieur André. - C’est inutile. Il a prévu de passer dans la soirée. - Il l’a fait ! Annonça le médecin. Mais comme vous dormiez, il n’a pas voulu vous déranger. » Terry se sentit terriblement déçu à cette nouvelle. Puis il utilisa le téléphone de sa chambre et prévint Albert. Celui-ci lui confirma qu’il viendrait le chercher et qu’il avait fait des provisions en prévision de la tempête. Ils avaient de quoi soutenir un siège, selon lui. Décidément, constata Terry, Albert se comportait comme s’il était chez lui. Ce qui était sans doute le cas s’ils étaient aussi intimes qu’il le supposait. Malgré tout, il se demandait s’il arriverait à se conduire avec autant de naturel. Quoi qu’il fasse, il ne retrouvait aucun souvenir de sa vie avec Albert. Or il ne voulait en aucun cas le blesser. Comment se comporter dans ces conditions ? Avec un soupir, Terry décida de reporter toutes ses interrogations au lendemain. Il serait toujours temps d’aviser lorsqu’il serait au pied du mur. A suivre |