Les vents de l’hiver
Chapitre 14
« Le moment de vérité »
Deuxième partie
Pendant son voyage, Terry eut l’occasion de faire le vide dans son esprit. Il ne comprenait pas trop comment il pouvait être jaloux et la désirer en même temps. Il n’avait pas pu lui résister et ça avait été fantastique de passer la nuit avec sa femme. Esther lui manquait, Candy lui manquait. L’Action de Grâce chez lui? Il se demandait si Eliza n’avait pas inventé toute cette histoire comme prétexte pour envahir son manoir et son intimité avec toute sa famille. Il participait aux réunions de famille avec sa petite Esther, qui était le portrait craché de sa cher Candy… Il ne voulait pas leur téléphoner, il allait les voir en personne et ils allaient parler de vive voix. Il se concentra sur ses affaires et il acheta des cadeaux pour sa fille… et sa femme. Sa femme… ils avaient beaucoup de choses à se dire. Elle avait accepté de lui parler. Elle allait se confesser sûrement… Il avait hâte d’être à ce moment-là. Il avait envie de sauter toute la fête d’Action de Grâce et se retrouver déjà au moment de vérité. Il regardait son courriel et il avait reçu une carte virtuelle de la part d’Esther. Candy devait l’avoir aidée pour le lui envoyer. Il sourit. Sa fille avait sa maman et il ne l’avait jamais vu aussi heureuse. Que s’était-il passé? Candy avait-elle eu peur de s’occuper de son bébé? Il aurait engagé une armée de nounous pour elle, pour lui permettre de se remettre et de s’habituer à la situation. Ne savait-elle pas qu’il aurait tout fait pour elle? Tout ce qu’elle aurait dû faire, c’était lui parler et lui expliquer son problème… Pourquoi avait-elle filé à l’anglaise? En temps normal il aurait ri sous le jeu de mot, étant donné que sa femme était vraiment une anglaise.
Jones le regardait en train de réfléchir, il avait l’air perdu.
- Ça va, mon vieux?
- Ma famille me manque…
- Tu vas la retrouver bientôt… Quand vas-tu lui dire que tu sais qui elle est?
- Après le repas d’Action de Grâce…
- Oui, il semblerait qu’Eliza ait insisté pour que ça se passe chez toi…
- Elle mijote quelque chose…
- Tu le sais…
- Elle est venue me sonder pour savoir si la rumeur qui dit que je dors avec la nounou de ma fille est vraie…
- Je l’ai aussi entendue cette rumeur, dit Jones ironiquement, mais je dois dire que c’est la première fois qu’on entend une chose pareille…
- Jones…
- Tu étais fidèle, Terry, tu attendais ta femme sagement…
- Tu sais combien de fois j’ai voulu aller la chercher?
- Pourquoi ne l’as-tu pas fait?
- Candy n’est pas du genre à se laisser manipuler. Elle a abandonné son bébé et son mariage de son plein gré, elle devait revenir de son plein gré, pas parce que je suis allé lui parler…
Il ne sait pas bien sûr que Candy pensait que son bébé était mort et que s’il était allé lui parler, il lui aurait fait le plus beau cadeau au monde.
- Et elle est revenue de son plein gré, comme tu le voulais.
- Tu sais ce qui est drôle?
- Quoi?
- C’est peu de temps après qu’Esther se soit mise à prier pour son retour.
- Dieu écoute les prières des petits enfants. Ils sont purs et innocents. Tu veux reprendre ta femme?
- Je dois lui parler…
- Si elle te dit qu’elle a couché avec ses princes de Dieu sait qui encore?
- Je… ça va faire mal… Mais Esther est tellement heureuse …
- Terry, tu dois penser aussi à toi. C’est peut être l’occasion pour toi de faire le point…
- Jones, j’ai couché avec elle… je la veux pour toujours… le physique n’a jamais été le problème entre nous.
- Tu n’as pas entendu ses explications…
- Je sais, j’ai mis la charrue avant les bœufs, j’aurais peut-être dû attendre. Mais c’est ma femme, la première fois je ne l’ai embrassé qu’une fois qu’elle avait rompu avec son prince…
- Tu t’es dit autant en profiter quand vous êtes encore insouciants… les explications risquent de tout gâcher…
- J’aime Candy…
- J’espère que cet amour sera assez fort pour surmonter ce qui vous a séparé…
Terry voulait croire que leur amour allait surmonter tous les obstacles, car elle lui avait montré son amour avec son corps. Elle l’aimait toujours, il en était sûr, sinon, elle ne l’aurait pas provoqué pour qu’il lui fasse l’amour… Mais pourquoi s’était-elle déguisée? Pourquoi tout ce cinéma? Pourquoi n’était-elle pas venue lui parler tout simplement? Eh bien ils allaient parler et il allait lui demander tout cela… après le diner d’Action de grâce.
Terry était revenu très tard de son voyage. On dirait qu’il avait fait exprès de revenir tard pour ne pas affronter Candy. Elle était déjà endormie quand il entra dans le manoir. Il alla voir sa fille qui dormait paisiblement dans sa chambre. Il l’embrassa sur la joue doucement. Il sortit doucement de la chambre et passa devant la porte de Candy. Il fut tenté de frapper et d’entrer pour la voir… mais il se retint. S’il entrait dans sa chambre, il n’en sortirait que le matin…
Candy était dans sa chambre et elle l’entendit aller dans la chambre d’Esther. Ensuite elle entendit qu’il s’était arrêté devant sa porte et elle attendit le cœur battant… Mais il n’entra pas. Elle fut déçue… Elle allait le voir demain matin. Et ils parleront après et ils allaient se réconcilier, du moins elle l’espérait. Son père avait dit que Terry savait qui elle était, si c’était vrai, il n’était pas infidèle… Une partie d’elle était heureuse… d’après les ragots des domestiques, aucune femme ne passait la nuit avec lui. Terry aimait trop Esther pour l’exposer à ça… Pourtant avec elle… ou il savait qui elle était, ou il avait l’intention de demander à Blanche d'être plus présente dans sa vie… Elle espérait que sa deuxième hypothèse n’était pas la bonne. Car si Terry ne l’avait pas reconnue et qu’il voulait faire sa vie avec Blanche… alors il voudrait divorcer d’elle? Non, elle espérait que son père avait raison… Sur cette pensée elle finit par s’endormir avant qu’elle ne cède à l’envie d’aller dans la chambre du maître. Elle pria que tout se passe bien pendant le dîner d’Action de grâce quand elle va rencontrer le reste de la famille André…
Le lendemain matin, c’était l’Action de grâce, Mme Smith serait absente. Ainsi que tout le personnel. Ils allaient devoir se débrouiller tout seul. Terry voulait que tout le personnel passe son temps dans leur propre famille.
Terry se leva, s’arrangea et il alla voir Esther. Elle était réveillée et elle jouait par terre avec une de ses poupées.
- Papa! Tu es revenu! Dit-elle toute heureuse.
Elle se leva pour courir dans ses bras.
- Oh ma chérie, dit Terry, tu m’as manqué!
- Tu m’as manqué aussi…
- Tu viens? Je vais t’apprêter, ensuite on va aller faire notre petit-déjeuner, d’accord?
- D’accord…
Ils allèrent dans la salle de bain pour qu’elle se brosse les dents… Pendant que son père l’habillait, elle était en train de parler.
- Quand je dormais, j’ai rêvé...
- Tu as rêvé, ma chérie?
- J’ai rêvé, répéta-t-elle docilement.
- Ah oui? J’étais dedans?
- Oui et Blanche-Neige aussi…
- Qu’est-ce qu’on faisait?
- Tu te mariais avec elle et elle était ma maman…
Terry se raidit malgré lui. Il prit la brosse pour brosser les beaux cheveux blonds de sa fille tout doucement, il lui fit une demi-queue avec un élastique.
- Je suis déjà mariée avec ta maman, ma chérie… dit-il à contrecœur.
- Je sais, je prie tous les soirs pour qu’elle revienne… tu penses que Dieu a entendu ma prière?
- Dieu entend toujours les prières ma chérie, surtout celle des gentilles petites filles comme toi…
- Mais pourquoi j’ai vu que tu te mariais avec Blanche-Neige?
- Les voies de Dieu sont impénétrables…
- Ça veut dire quoi?
- Ça veut dire que nous devons aller faire notre petit-déjeuner, avant que la cuisine ne soit envahi par les traiteurs que ta tata Eliza va envoyer pour l’Action de grâce!
Sa fille était-elle extra-lucide sans le savoir? Il se mariait avec Blanche-Neige? Il était déjà marié à Blanche-Neige!
- D’accord, descendons, dit Esther en souriant, je veux une omelette au jambon!
- Une omelette au jambon? Tout de suite pour ma petite fille chérie!
Il lui prit la main et ils allèrent ensemble dans la cuisine en riant.
Candy se réveilla et elle alla s’apprêter. C’était le jour de l’Action de grâce. Le jour J. Elle alla dans la chambre d’Esther et elle ne fut pas surprise de la trouver vide. Elle était sûrement avec son papa qui était revenu pendant la nuit. Elle descendit dans la cuisine. Elle trouva Terry et Esther en train de préparer le petit-déjeuner.
- Bonjour Esther! Euh… bonjour Terrence.
- Bonjour Blanche-Neige! Dit Esther en souriant.
- Bonjour Blanche, dit Terry.
- Que mangeons-nous ce matin? Demanda-t-elle.
- Des œufs au jambon, intervint Esther.
- Tu ne m’as pas encore embrassée, dit Candy.
- Je vais y remédier tout de suite, proposa Terry, tiens la spatule, Esther.
- Je voulais dire…, commença Candy.
La fin de la phrase fut étouffée. Terry lui fit une bise sur la joue. Esther les regardait, très intéressée.
- J’ai rêvé que papa et toi vous vous mariiez, et que tu étais ma maman, dit Esther.
- Ah oui? Dit Candy en regardant Terry.
- Esther, fit son père avec un ton de reproche…
- Mais papa a dit qu’il était toujours marié avec ma maman…
- C’est seulement un rêve, dit Candy.
- Si maman ne revient pas, tu peux te marier avec papa comme ça tu deviens ma maman?
Candy eut des larmes aux yeux. Elle était revenue… mais elle ne pouvait rien dire à Esther. Elle devait parler avec Terry en premier…
- Esther, ça ce sont des choses de grandes personnes, dit son père sévèrement, arrête d’en parler.
- Mais papa…
Il lui lança un regard et elle se tut.
- Je pense que le jambon est prêt, dit Candy à Terry doucement.
Terry ne répondit pas, il fit les œufs et les donna à Esther qui partagea avec Candy. Il leur fit aussi des toasts. Esther ne resta pas fâchée longtemps. Elle se mit à parler de la famille qui allait venir.
- Tout le monde va venir chez nous aujourd’hui! Je vais te présenter à tout le monde. Tonton Daniel est venu nous voir papa, quand tu n’étais pas là…
- Ah oui? Il est resté longtemps?
- Il a dîné avec nous, dit Esther innocemment.
Terry n’aimait pas ça. Qu’était venu faire Daniel chez lui en son absence? Il était venu voir Candy? Candy avait senti que Terry n’avait pas aimé entendre que Daniel était passé au manoir. Il était toujours jaloux de lui, bien sûr. Mais Esther aimait bien Daniel, ça veut dire qu’il était gentil avec elle et les enfants avaient en général une bonne intuition quand il s’agissait des adultes. Elle n’avait pas trop aimé Eliza par contre… L’intuition d’Esther était la bonne, Daniel avait-il changé? C’était bien lui qui avait raconté qu’il était son amant, non? Au point où Terry avait commencé à le croire… Eh bien ce soir, elle allait s’expliquer avec Terry… et tout ira bien. Le rêve d’Esther allait se réaliser, elle sera sa maman officiellement.
- Tu as parlé avec Daniel? Demanda-t-il à Candy.
- Non. Je suis ici pour travailler, pas pour parler aux membres de votre famille.
Devant Esther, Terry ne voulait pas continuer cette conversation. Ils terminèrent leur petit-déjeuner. Et pendant qu’ils débarrassaient la table et mettaient la vaisselle dans la machine à laver, on sonna à la porte et Terry alla ouvrir, car le personnel n’était pas là. Il revint avec les traiteurs et tout le nécessaire pour préparer un dîner d’Action de grâce…
- Viens Esther, dit Candy allons-nous changer pour attendre les autres.
- D’accord. Tu viens papa? Dit Esther.
- Oui, dit-il, allons-y, dit Terry.
Ils quittèrent la cuisine ensemble et ils se rendirent à l’étage. Esther dans sa chambre alla colorier, pendant que Candy se rendit dans sa chambre pour appeler sa maman.
- Maman? Bonne fête d’Action de grâce!
- Bonne fête d’Action de grâce, ma chérie!
- Je suis très reconnaissante cette année maman, j’ai retrouvé ma petite fille que je croyais morte…
- …et ton mari…
- Maman…
- Qu’avez-vous fait?
- Que veux-tu dire?
- Tu sais ce que je veux dire. La maladie d’Esther… tu es sur la défensive…
- Maman… bon d’accord, on s’est rapproché!
- Superbe! Tu lui as dit qui tu étais?
- Non…
- Il ne t’a pas reconnue?
- Non, il aurait dû?
- C’est ton mari Candy…
- Ah, tu veux dire s’il m’a reconnu après avoir fait l’amour avec moi? Eh bien il n’a rien dit…
- Rien du tout?
- Il m’a dit le lendemain soir que nous devions parler par contre…
- Et vous avez parlé?
- Non…
- Et pourquoi?
- Parce qu’il est parti en voyage le matin.
- Et tu lui as souhaité un bon voyage la veille…
- Maman!
- Ça c’est un « oui »! Dit sa mère en riant. Candy tu as pris une décision?
- Je vais parler ce soir avec lui, maman…
- Et je suis sûre que tu vas faire ce qui est mieux pour ta fille… Mais c’est ta décision.
- Merci maman.
- Tu veux dire bonjour à ton père?
- Je vais l’appeler… Après toi…
- Inutile, il est ici à côté de moi…
- Il est là? Pourquoi donc?
- Tu peux lui demander toi-même, dit sa mère en passant le téléphone au duc.
- Ma chérie?
- Papa! Mais qu’est-ce que tu es venu faire à New York?
- Je suis venu voir ma petite-fille.
- Mais j’allais te l’amener…
- Hier n’aurait pas été assez tôt!
- Oh mon Dieu!
- Je passe l’Action de grâce avec ta maman et nous attendrons ton coup de fil. Bonne chance…
- Merci, j’en aurai besoin…
- Suis ton cœur, ma chérie, dit le duc, j’aurais dû suivre le mien il y a toutes ces années.
Elle sentit le regret du duc, qui n’avait pas choisi l’amour quand il aurait dû. Elle avait hâte de parler avec Terry et mettre les choses au point. Elle était prête à tout pour ne pas avoir des regrets plus tard comme son père.
- Je suis heureux que vous soyez ensemble, dit Candy, dis-moi papa, il ne se passe rien entre vous?
- Que vas-tu chercher là, ma fille?
- Je sais que c’est facile de succomber avec son ex…
- Candy, nous sommes tes parents. Ça c’est une conversation que nous n’aurons pas!
- Au revoir papa, au revoir maman! Dit-elle en souriant.
Elle sourit tout en se changeant. Qu’allait-elle mettre? Eliza avait remarqué qu’elle portait des vêtements de grands couturiers… Mais c'est sûr qu’elle l’avait remarqué! Il faut dire qu’au départ, elle devait s’assurer que c’était bien sa fille et repartir tout de suite. Mais elle n’avait pas compté sur les émotions qu’elle allait éprouver non seulement pour sa fille, mais aussi pour son mari… son projet initial avait changé. Elle devait trouver un moyen pour reconstituer sa famille.
Elle choisit une robe rouge foncé de grands couturiers, très élégante. Elle était somptueuse, avec des bretelles qui retombaient sur les bras, avec de la belle dentelle au motif fleuri complexe, avec la bordure festonnée. Le dos était décolleté. L’ensemble mince mettait en valeur ses formes voluptueuses jusqu’à l’ourlet au genou pour une éblouissante apparence festive.
Elle mit des chaussures et des bijoux assortis; des boucles d’oreilles en rubis serties de diamants d’Harry Winston, pas trop voyants.
Elle sortit les papiers de son étui de beauté et elle les mit sur sa coiffeuse. Elle viendrait les chercher lors des explications pour en parler. Elle laissa ses cheveux libres sur ses épaules après les avoir brossé vigoureusement. Elle se maquilla légèrement, cachant toujours ses taches de son. Après ce soir elle n’aurait plus besoin de tout ce déguisement, elle pourrait aussi reprendre la couleur de ses cheveux. Elle alla dans la chambre d’Esther pour l’habiller. Elle lui avait amené une petite robe de la même couleur que la sienne mais un modèle moins sexy pour petite fille.
- Comme tu es belle Blanche-Neige!
- Merci, dit Candy, je t’ai apporté une robe…
- Pour moi? Dit Esther les yeux brillants de plaisir.
- Oui, pour toi…, dit-elle en lui donnant le carton qui contenait la robe.
La petite fille prit ses petites mains pour ouvrit le carton en enlevant le dessus. Il y avait du papier de soie blanc qui recouvrait la robe. Elle sortit la jolie robe de sa boîte. Le buste avait de petites manches bouffantes, était de la même dentelle que celle de Candy. La jupe était un peu plus évasée pour permettre à la petite fille de mieux se mouvoir. Elle avait aussi des collants en dentelles et des petites chaussures de la même couleur que la robe à talons plats pour petite fille. Candy habilla sa fille et elle lui mit de petites boucles d’oreilles en rubis serties de petits diamants. Elle lui brossa les cheveux et lui mit un nœud pour attacher sa demi-queue.
- Voilà tu es aussi belle que moi! Dit Candy en souriant.
- Merci Blanche-Neige! Allons voir papa! Les autres vont bientôt arriver.
- Descendons, dit Candy en lui prenant la main.
Mère et fille descendirent ensemble le grand escalier pour se rendre au salon, où se trouvait déjà Jones et sa famille avec Terry.
Terry crut voir une apparition. Candy et sa fille, habillées presque de la même façon…Comme elles étaient belles.
- Ma parole, vous êtes un régal pour les yeux toutes les deux! Dit Jones.
- Bonjour Tonton Jones! Dit Esther, ça veut dire quoi?
- Ça veut dire que tu es très belle!
- C’est Blanche-Neige qui m’a acheté cette robe! Elle ressemble à la sienne!
- Je vois, dit Ashley la femme de Jones, vous avez très bon goût et dispendieux aussi…
- Tata Ashley, te je présente Blanche-Neige, Blanche-Neige, voici Tata Ashley, la femme de tonton Jones.
- Enchantée de faire votre connaissance, dit Candy.
- Eliza n’exagérait pas quand elle disait que pour une nounou, vous aviez des goûts très dispendieux…
- Comme je l’ai dit à Mlle Legrand, il n’y a pas de mal à aimer les choses de qualité…
- Comme des bijoux d’Harry Winston? Dit Ashley sèchement, combien est-ce que Terry vous paye pour que vous puissiez vous permettre ça?
- Ash, dit son mari, Blanche a travaillé pour des princes en Europe…
- Oh…, dit Ashley.
- Et tu sais qu’ils sont très généreux avec leur personnel pour la sécurité de leurs enfants.
- D’accord, dit Ashley pas très convaincue.
- Esther, les enfants sont dans le salon des enfants, dit Terry.
- Oui, dit Esther, je veux rester ici pour présenter Blanche-Neige aux membres de la famille. Tu as envoyé une dinde à la maison Pony, papa?
- Oui, ma chérie, ils vont se régaler.
Candy admira la générosité de sa petite fille et de son mari. On sonna à la porte et Esther alla ouvrir avec Candy sur les talons.
- Ah! Tonton Patrick! Tata Allyson!
- Esther! Dit Allyson en la prenant dans ses bras et en lui faisant un gros câlin.
Ensuite Patrick la prit dans ses bras et lui fit un gros bisou.
- Voilà notre petite princesse! Comme tu es belle!
- Merci! Dit Esther en riant, je vous présente Blanche-Neige, ma nounou…
- Bonjour, dit Allyson en souriant.
- Bonjour, dit Patrick en posant Esther par terre.
- Enchantée, dit Candy, en souriant.
C’était amusant de voir comment le monde se comportait autour d’elle. Ceux avec qui elle ne s’entendait pas trop bien, semblait un peu hostile à son égard, comme Eliza et Ashley. Allyson et Patrick, avec qui elle s’entendait bien, semblait plus à l’aise autour d’elle. Les enfants étaient là aussi, une fille et deux garçons.
- Blanche-Neige, voici les enfants de tonton Patrick et Tata Allyson; Amy, Marc, et Jason.
- Bonjour, dirent les enfants.
- Bonjour, dit Candy.
- Allez dans notre salon, dit Esther, je vais venir plus tard…
- D’accord…
Ensuite ce fut le tour de la famille Legrand d’arriver avec la grand-tante Elroy.
- Bonjour tout le monde! Dit Esther.
- Bonjour Esther, dit tout le monde.
- Blanche-Neige, tu connais tata Eliza et tonton Daniel, voici leur parents, tante Sarah et Oncle Todd, et la grand-tante Elroy! Oh, dit-elle en voyant une jeune dame blonde à côté de Daniel.
- C’est Kerry, dit Daniel en souriant.
Candy fut surprise de voir combien cette femme lui ressemblait! Décidément, ce Daniel était un vrai malade, obsédé par elle!
- Bonjour, dit Kerry en souriant.
- Bonjour, dit Esther.
- Bonjour, dit Candy à tout le monde.
Elle sentit l’hostilité chez Eliza, sa mère et la grand-tante Elroy. Monsieur Legrand lui, ne semblait pas partager l’hostilité des dames, Daniel et sa copine non plus.
- Décidément, dit Eliza avec dédain, vous vous prenez déjà pour la maîtresse de maison. Vous avez habillé Esther comme vous!
- Comment pouvez-vous vous permettre des vêtements aussi chers? Demanda Mme Legrand.
- Et des bijoux Harry Winston! Dit Eliza.
- Je pensais vous avoir répondu la dernière fois, Mlle Legrand, dit Candy calmement, vous avez ma réponse. Vous pouvez la partager avec votre mère.
- Non, mais quelle insolence! Dit Mme Legrand en boudant.
- Allons mesdames, allons-y, dit Daniel, vous êtes très belles toutes les deux, dit-il en passant devant Candy et Esther.
- Merci, dirent Candy et Esther.
- Pourquoi étaient-elles comme ça? Demanda Esther un peu surprise.
- Tu sais ma chérie, certaines personnes sont comme ça, elles étaient probablement de mauvaise humeur, c’est tout. Allons dans le salon, tu vas voir tes amis.
- D’accord.
Candy alla avec Esther au salon pour être avec les enfants. Lorsqu’elle vit que tout allait bien, elle alla au salon rejoindre les autres. Elle marcha vers Allyson qui était avec sa sœur et Patrick et ils se mirent à parler. De tout et de rien et puis Ashley ne put s’empêcher d’aborder le sujet qui la dérangeait.
- La rumeur dit que vous vous entendez très bien avec Terry…
- Je suis ici pour Esther, pas pour Terry, dit Candy.
- Mais il semble que vous êtes bien là pour Terry aussi, insista Ashley.
- Pourquoi est-ce que ça vous dérange? Vous en pincez pour Terry? Demanda Candy.
- Comment osez-vous? Fit Ashley irritée.
- Terry est un grand garçon, je pense qu’il sait ce qu’il fait.
- C’est un homme marié! Dit Ashley.
- Je suis sure que sa femme absente apprécierait de savoir que vous preniez sa défense…
Ashley ne répondit pas et elle rougit comme une pivoine. Elle n’avait jamais apprécié Candy…
- On peut tous passer à table, dit Terry à tout le monde.
- Je vais aller chercher les enfants, dit Candy
Tout le monde alla dans la salle à manger où le personnel traiteur avait mis la table avec la grosse dinde dorée, qui sentait très bon avec tous les plats qui accompagnaient le repas, la purée de pommes de terre, les patates douces, la sauce brune, la tarte, etc… Tout le monde était à table. Esther était assise à côté de Candy. Terry présidait…
- Je vous remercie tous d’être venus pour cette réunion annuelle familiale pour l’Action de grâce. Nous avons tous de bonnes raisons d’être reconnaissants cette année. Nous pouvons tous dire à tour de rôle ce pourquoi nous disons merci aujourd’hui…
Un par un, ils se mirent à dire ce dont ils étaient reconnaissants. Au tour de la petite Esther.
- Je suis reconnaissante, parce que papa a engagé Blanche-Neige pour jouer avec moi. Je l’aime beaucoup et je voudrais qu’elle reste avec nous pour toute la vie!
Candy souriait et elle regarda Terry, qui avait l’air indifférent, mais il eut un petit sourire. Tout le monde trouva Esther très mignonne. La ronde continua. Ensuite Terry coupa la dinde et il servit tout le monde. Tout le monde mangea dans la joie. Candy et Esther étaient en harmonie. Eliza et Ashley les regardaient froidement. Eliza, elle, voulait faire quelque chose.
Pendant que tout le monde allait prendre le thé dans le salon et que les hommes allaient regarder le match de football, Eliza se rendit dans la chambre de Candy pour fouiner à nouveau. Elle trouva les papiers qu’elle avait laissés sur sa coiffeuse et pour elle c’était le Jackpot! Elle était très surprise! Blanche et Candy étaient une seule et même personne? Mais bien sûr! Elle est venue séduire Terry pour le distraire pour demander le divorce et la garde exclusive d’Esther!!! C’est Terry qui va être surpris! Candy était revenue, la salope! Elle est revenue à l’insu de tout le monde pour voler Esther à Terry!!! Cette fois-ci Terry devra l’écouter… elle allait se débarrasser de Candy une fois pour toutes!! Elle sortit de la chambre et retourna dans le salon, elle rencontra son frère dans les escaliers.
- Daniel! Daniel!
- Quoi?
- Tu ne devineras jamais ce que je viens de trouver!
- Quoi?
- La nounou, c’est Candy!
- Comment tu le sais?
- Je viens de trouver des papiers dans la chambre de la nounou, ou devrais-je dire de Candy! La nounou c’est Candy! Elle est venue pour demander la divorce et la garde d’Esther!!!! Terry s’est laissé prendre au piège!
- Eliza…
- Pourquoi n’as-tu pas l’air plus surpris que ça? Oh mon Dieu! Tu le savais!!! Elle te l’a dit?
- Qu’est-ce que tu crois…, commença Daniel.
- Tu me déçois mon frère, comment as-tu pu choisir cette traînée au lieu de ta propre famille!
- Eliza, ce n’est pas ton problème…
- Je vois que tu n’as pas tardé à retomber dans ses filets… elle t’a ensorcelé encore une fois!
- Tu dis n’importe quoi, Eliza…
Eliza l’ignora et elle se dirigea vers le salon, où Terry regardait le football avec Jones, Monsieur Legrand et Patrick, la grand-tante Elroy, Ashley, Allyson et Kerry étaient en train de parler dans un autre coin du salon. Candy était avec Esther et les enfants dans un autre coin du salon. Eliza entra au salon pour déranger cette atmosphère harmonieuse avec les papiers en mains.
- Terry! Terry! Tu ne devineras jamais ce que je viens de découvrir!
- Qu’est-ce que tu veux, Eliza? Dit Terry, on regarde le match de football.
- Tu connaîtras le résultat à la fin, de toute façon.
- On aime regarder comment ils arrivent aux résultats, figure-toi, continua Terry.
- Mais Terry, tu vas vouloir savoir ce que j’ai découvert!
- Eliza…
- Terry, je te promets que ça en vaut la peine…
- Bon d’accord, dit finalement Terry, vas-y et fait vite, car je veux continuer mon match.
- Je trouvais que ta nounou était trop polie pour être honnête…
- Oh oh, qu’est-ce que tu as fait? Demanda Terry.
- J’ai fouillé dans son passé et je n’ai rien trouvé…
- Ça n’a rien d’anormal, elle a de très bonnes références…
Candy qui était avec les enfants, décida de s’approcher de l’endroit où se trouvait Eliza…Elle vit qu’elle avait les papiers qu’elle avait laissés sur sa coiffeuse.
Allyson vit que la conversation devenait sérieuse, décida d’amener les enfants dans un autre salon, pour qu’ils n’entendent pas ce qui était en train de se dire et elle ferma la porte. Elle s’assura que les enfants étaient occupés et elle retourna dans le salon pour écouter cette histoire rocambolesque.
- Moi, ça m’a mis la puce à l’oreille… une nounou qui s’habille avec des vêtements de grands couturiers, elle dit avoir travaillé avec les princes, mais elle s’envoyait des princes, plutôt!
- Que veux-tu dire? Demanda Terry.
- Je veux dire que ta nounou porte un déguisement! En fait c’est ton ex-femme!!!
Tout le monde poussa un cri dans le salon, sauf Terry.
- Tu fais erreur, dit Terry calmement.
- Non, je t’assure, j’ai des preuves!
- Ce n’est pas mon ex-femme, dit Terry.
Candy le regarda pour voir ce qu’il allait répondre.
- En fait, c’est ma femme, nous sommes toujours mariés!
- Tu le savais? Dit Eliza surprise, mais…
- Bien sûr que je le savais! Dit Terry.
- Depuis quand? Demanda Eliza surprise.
- Depuis le début en fait…
- Quoi? Dit Candy indignée avec son accent britannique cette fois-ci, tu savais que c’était moi?! Pourquoi n’as-tu rien dit?
- Non, mais tu peux parler toi! Dit Terry, pourquoi n’es-tu pas venue me parler tout simplement au lieu de faire tout ce cinéma?
Candy voulait répondre mais elle fut interrompue par Eliza;
- Parce qu’elle est venue pour demander le divorce et la garde d’Esther!
- Quoi?! Dit Terry surpris.
Eliza vit qu’elle avait surpris Terry et elle fut ravie par l’effet de la bombe qu’elle venait de lancer. Elle donna les papiers à Terry qui les lut, surpris.
- Où as-tu eu ces papiers? Demanda Candy en colère, tu es allée fouiller dans mes affaires?! De quel droit!?
- Tu veux divorcer et demander la garde exclusive d’Esther?! Demanda Terry, jamais, tu m’entends, jamais tu n’auras la garde de ma fille!
- Elle est aussi ma fille! Dit Candy en colère.
- Eh bien ton instinct maternel en a pris du temps pour se réveiller! Quatre longues années!
- Comment peux-tu me dire ça quand c’est toi qui m’as menti!!!
- Mais de quoi est-ce tu parles?! Je t’ai menti sur quoi?
- Sur ma fille! Tu m’as dit que mon bébé était mort!
- QUOI?! Dit Terry, je n’ai jamais fait une chose pareille! Je n’aurais jamais dit une chose aussi cruelle!!! Tu mens!
- Ne me traites pas de menteuse! Dit Candy, c’est toi le menteur!
- Je ne t’ai jamais dit que ton bébé était mort, Candy. Pourquoi aurais-je fais une chose pareille? Je t’aimais…
Candy le regarda. Il avait l’air tellement sincère.
- C’est toi qui as disparu après la naissance de notre fille, continua-t-il.
Candy se mit encore en colère.
- Si je suis partie, c’est parce que tu m’as dit que notre bébé était mort!
- Alors, tu viens déguisée, sans rien dire à personne, dans quel but? Tu es venue pour demander le divorce et la garde exclusive de notre fille?
- Oh mais elle l'a dit à quelqu’un, fit Eliza encore en les interrompant, elle l’a dit à son amant! Mon frère!
Terry lui vit rouge tout de suite.
- Tu l’as dit à Daniel avant de me dire à moi qui tu es?
- Non, dit Candy.
- Il était au courant, insista Eliza.
- Je n’ai rien dit à personne…
- Tu ne vas pas la croire? Dit Eliza.
Terry se tourna vers Daniel.
- Tu savais que c’était Candy?
- Oui, dit Daniel.
- Depuis quand?
- Depuis que je l’ai visitée l’autre jour…
- Elle te l’a dit?
Daniel regarda sa sœur, il regarda Candy et il regarda Terry.
- Non, dit-il enfin.
- Daniel! Tu m’as dit que tu savais! Fit Eliza indignée, comment as-tu pu le savoir?
- J’aimerais le savoir aussi, dit Terry.
- Eh bien, dit Daniel, Eliza m’avait envoyé pour voir si je pouvais trouver quelque chose à la nouvelle nounou d’Esther, parce que la rumeur disait que tu l’avais mise dans ton lit. Alors je suis venu, Esther était très heureuse de me voir et elle m’a présenté à sa nouvelle nounou. J’étais intrigué en la voyant… ensuite elles ont parlé de colorier une dinde et Esther a demandé si une dinde pouvait être une personne pas très gentille… et elle a éclaté de rire de bon cœur… avant de lui dire qu’elle ne devait pas dire ça des gens… mais son rire résonnait dans ma tête… je l’ai reconnue. Et pendant le dîner, je l’ai observée, j’ai vu qu’Esther et elles se ressemblaient… Je ne lui ai rien dit…
- Pourquoi? dit Terry.
- Esther était tellement heureuse… j’ai compris pourquoi cette fois-ci la rumeur disait vrai sur toi et elle, que toi aussi tu avais sûrement dû la reconnaitre aussi… comme moi.
- Et tu ne m’as rien dit? Fit Eliza. Elle t’a de nouveau ensorcelé? Traître! Tu es toujours amoureux d’elle!
- Elle était revenue pour sa fille, dit Daniel, je ne lui ai pas parlé, mais je me suis dit qu’elle ne s’était pas donné tout ce mal pour rien!
- Elle aurait pu enlever Esther! Dit Eliza.
- Elle est sa mère, dit Daniel doucement, elle n’allait faire aucun mal à Esther et si elle voulait l’enlever, elle avait l’occasion, Terry était en voyage, non?
Terry ne répondit pas. Daniel avait raison sur un point. Si Candy voulait enlever Esther elle aurait pu le faire pendant son absence…
- Elle avait les papiers pour la garde exclusive! Dit Eliza qui ne manquait pas une occasion pour ajouter de l’huile sur le feu. Terry, tu savais qui elle était, tu l’as reprise dans ton lit sans savoir qu’elle allait te trahir!
- Candy? dit Terry.
- On devait parler après le départ de tout le monde, répondit Candy.
- C’est ce que tu allais me servir? Des papiers de divorce et pour la garde exclusive d’Esther?! Puisque tu les avais dans tes affaires?
- Mais bien sûr! Dit Eliza.
- LA FERME, ELIZA!! Cria tout le monde en même temps.
La concernée fut surprise et ferma son clapet. Candy alla prendre place sur un fauteuil un peu à l’écart.
- J’aurais voulu avoir cette conversation en privé, dit Candy, mais bien sur notre méchante de service devait se venger encore une fois!
- Ce n’est pas moi qui ai amené des papiers de divorce…, commença Eliza.
- Tais-toi Eliza! Dit son frère.
- Pourquoi n’es-tu pas venue me parler tout simplement Candy?
- Tu m’as menti Terry…
- Nous y revoilà? Sur quoi encore? Ah oui! Je t’aurais fait dire que notre bébé était mort? Pourquoi aurais-je fait une chose pareille? Élever Esther seul, sans toi était un cauchemar, car elle te ressemblait tellement… J’aurais voulu que tu sois avec moi…
- Tu aurais pu venir me chercher…, dit Candy émue.
- Tu es une femme de forte tête, tu devais revenir toute seule…
- Mais si tu étais venu, j’aurais su que mon bébé n’était pas mort, dit Candy d’un ton las.
- Je ne t’ai jamais dis que notre bébé était mort!
- Arrête de mentir Terry! Je ne suis pas folle! Je n’aurais jamais abandonné mon bébé si tu ne m’avais pas fait dire qu’elle était morte et que tu ne voulais plus jamais me revoir!
- Quoi? Mais c’est complètement faux! Comment as-tu pu croire une histoire pareille?
Une voix se fit entendre dans le salon.
- J’ai quelque chose à vous dire, à tous les deux. Ça ne sera pas agréable à entendre, je vous préviens.
- Tante Elroy? Dit Terry surpris.
- Laisse-moi parler, Terry. Je suis obligée de remonter quelques années en arrière. Antonia était ma préférée et elle aimait Terry à la folie. J’ai tout fait pour lui donner ce qu’elle voulait, Terrence tu as été adopté et tu es tombé amoureux de mon Antonia. Elle était tellement heureuse, elle flottait sur l’air. Tout allait bien, jusqu’à ce qu’elle meure… J’étais dévastée, j’ai fait une crise cardiaque, vous vous en souvenez? Tu semblais aussi triste que moi, misérable. Eliza voulait remplacer Antonia, je lui ai dit que ça ne dépendait que de toi… Mais tu ne voulais rien savoir, tu partais en voyage avec Jones pendant des jours, jusqu’au jour tu nous as ramené cette femme mondaine, qui était fiancée à un prince! Elle n’avait rien de l’innocence ou de la douceur d’Antonia! C’était un ramassis de traînée européenne. Tu méritais mieux.
Candy ne put s’empêcher d’intervenir.
- Il méritait Eliza? La Reine des méchantes? D’après le portrait que vous venez de brosser, « Sainte Antonia » était l’opposée d’Eliza!
- Candy, commença Terry.
- C’est le « ramassis de traînée européenne » qui parle… Terry, tu vas confirmer?
Terry la regarda et secoua la tête.
- Candy était vierge, dit-il enfin, et elle ne m’a laissé l’embrasser qu’une fois qu’elle avait rompu avec son prince…
Il y eut un petit cri de surprise dans le salon.
- Merci Terrence, dit Candy.
La grand-tante pinça les lèvres et fronça les sourcils. Se pouvait-il qu’elle s’était trompée sur toute la ligne sur Candy?
- Personne ne valait mon Antonia, continua la grand-tante, je n’aimais pas ta femme.
- Ça je le savais, dit Candy, mais je rendais Terry heureux, non? J’ai pensé qu’avec le temps vous auriez changé d’avis, si vous vouliez qu’il soit heureux.
- Vous vous êtes trompée. J’étais obsédée par l’idée de me débarrasser de vous. J’était persuadée que tôt ou tard, Terry s’apercevrait de son erreur. Je me suis arrangé avec Eliza et Daniel pour semer la zizanie, Daniel devait vous accompagner dans les réceptions et vous faire la cour… la traînée que nous croyions que vous étiez ne devait pas résister longtemps… Et Daniel a commencé à raconter que vous étiez amants…
- Après que je l’ai repoussé, ajouta Candy.
- Nous avons semé le conflit dans votre couple, vous commenciez à vous disputer et chaque fois, on espérait que vous alliez retourner chez votre prince après un moment… Mais cependant, j’ai appris une nouvelle contre laquelle je ne pouvais rien. Vous étiez enceinte, Candice, et votre couple semblait se ressouder. J’étais hors de moi! C’est ma chère Antonia qui aurait dû avoir cet enfant! Et si vous aviez un enfant, jamais Terry n’allait vous répudier. Alors j’ai fait en sorte d’émettre des doutes sur la paternité de cet enfant. Les dates concordaient à peu près, Daniel aurait pu hypothétiquement être le père…
- Oh mon Dieu, vous haïssiez mon épouse à ce point-là? Demanda Terry incrédule.
La grand-tante avait les mains crispées sur ses genoux.
- Ce n’est pas tout. Tu es parti en voyage avant la naissance du bébé. Tu t’en souviens?
- Je ne suis pas prêt de l’oublier.
- Tu avais laissé des consignes très strictes, on devait te joindre des l’entrée de ta femme à la maternité. Tu prévoyais prendre le premier avion pour être là au moment de la naissance.
- C’est ce que tu avais prévu, Terry? Demanda Candy doucement.
- Bien sûr, je n’allais pas te laisser toute seule à ce moment-là.
La grand-tante continua, ignorant l’interruption :
- Je me suis assurée que les instructions n’étaient pas suivies. Candy était très malade, et elle est entrée en clinique quelques jours plus tôt que prévu. Le bébé est né cinq jours avant terme. J’ai fait venir l’enfant à la maison et embauché une infirmière pour s’en occuper. Enfin, quand Candy a été suffisamment remise pour comprendre, je lui ai annoncé que son bébé était mort-né.
- Oh mon Dieu! Dit Terry.
Les autres étaient stupéfaits d’entendre ça. Candy était repartie vers cet horrible jour-là.
Elle s’était réveillée et elle ne savait pas ce qui se passait. Elle toucha son ventre qui n’était plus proéminent et elle regarda autour d’elle pour voir s’il y avait un berceau de bébé. Mais sa chambre était vide. Quelque temps plus tard, la grand-tante était venue dans sa chambre d’hôpital.
- Tante Elroy? Où est mon bébé? On l’a gardé parce que j’étais trop malade? Vous pouvez appeler une infirmière pour qu’on me l’amène? Où est Terry? Il va bientôt venir?
- Candice, ce que je vais vous dire va vous choquer. Votre bébé est mort-né.
- NON!!!!!!!!!!!! C’est impossible, il bougeait tout le temps… non, vous faites erreur! Je veux mon bébé! Je veux voir mon bébé!!!! Vous m’entendez!? Vous mentez! Amenez-moi mon bébé!!!!
- Candice, vous devez être forte. Ce sont des choses qui arrivent malheureusement, c’est arrivé à vous et Terrence…
- NON!!!!!!!!! Je veux voir mon bébé! Qu’est-ce que j’ai eu? Un garçon? Une fille?
- Une petite fille, dit-elle froidement, qui aurait probablement été une traînée comme vous. Remerciez le ciel pour ce bienfait inattendu…
Candy la regarda surprise. Comment pouvait-elle être aussi cruelle?
- Sortez! Sortez de ma chambre si vous êtes incapable d’être compatissante a une mère qui a perdu son bébé! Dit Candy hystérique.
Des infirmières arrivèrent pour lui donner un calmant et elle s’endormit presque immédiatement. Elle se réveilla la tête lourde et la vieille bique était toujours là, en train de la regarder froidement. Elle se mit à pleurer.
- Mon bébé…, dit Candy.
On lui emmena un bébé dans un berceau. Il était froid et raide… Candy fut inconsolable avec le cadavre du bébé dans ses bras, elle ne voulait pas le lâcher. On dut lui donner un autre sédatif… Quand elle se réveilla la troisième fois, la vieille bique était toujours là…
- Où est Terry? Quand va-t-il venir me voir?
- Terry ne veut plus entendre parler de vous…
- Quoi? Mais pourquoi? Ce n’est pas de ma faute si le bébé est mort! J’ai besoin de lui! On a besoin de l’un et l’autre pour se consoler! Je dois le voir, je vous en prie.
- Je ne suis que la messagère, dit la grand-tante, il ne veut plus de vous, il ne veut plus vous voir. Disparaissez de sa vie. Si vous l’aimez, vous allez respecter sa volonté…
Candy avait le cœur brisé, en détresse émotionnelle à cause de la perte de son bébé et pour couronner le tout, son mari la répudiait! Elle était partie, sans un regard en arrière.Elle revint à la réalité. La grand-tante continuait.
- Je t’ai appelé, Terry, et je t'ai dit que ta femme ne voulait plus entendre parler ni de toi, ni du bébé…
Oh mon Dieu. Tout devenait clair. Terry ne savait pas qu’on lui avait dit que son bébé était mort!
- J’avais réussi à vous faire partir. Terry avait Esther, mais seulement… elle vous ressemblait tellement, Candice… et cette ressemblance était pour moi un reproche constant. Au cours des mois, j’ai compris combien Terry adorait sa fille et combien il souffrait de votre absence. J’avais eu tort. Je vous avais traité en marionnettes, pas en êtres humains. Je ne savais plus comment réparer les dégâts, je n’osais pas venir vous chercher, Candy, j’avais trop honte de ce que j’avais fait. J’espérais qu’Eliza allait réussir à séduire Terry à travers Esther, mais Esther n’aimait pas trop Eliza… je priais tous les jours pour que la situation s’arrange, que vous reveniez de votre propre gré pour voir Terry si vous vouliez être libre et que vous découvriez le pot aux roses… Votre fille était vivante, et vous ne le saviez pas. Je ne pouvais pas partir comme ça. J’avais laissé des lettres pour vous et Terry au cas où je mourrais, pour vous raconter ce que j’ai fait…
- Tout ceci est difficile à croire, dit Terry, pendant quatre ans, Candy ne savait pas qu’elle avait une petite fille? Tante Elroy! Comment avez-vous pu être aussi cruelle…?! Candy, comment l’as-tu appris? Avec l’annonce? C’est comme ça que tu as tout compris?
- J’étais en visite chez ma mère. J’étais venue à New York avec des copines et j’ai voulu passer du temps avec ma mère. Elle est abonnée à plusieurs journaux, car elle aime savoir ce qu’on dit sur elle. J’ai pris le
« Chicago Tribune » pour feuilleter et je ne sais comment je suis tombée sur les petites annonces… je n’en croyais pas mes yeux! Je me suis dit que peut-être tu t'étais remarié ou que tu avais adopté un bébé… L’assistante de ma mère a appelé pour se renseigner… quand j’ai su que la petite avait quatre ans, j’ai su que c’était ma fille instinctivement et je devais la voir pour en avoir la certitude… Mon père m’a aidé à avoir le poste.
- Bien sûr, d’où les références royales! Pourquoi ne pas m’avoir appelé?
- Je pensais que tu m’avais menti, Terry. Ma mère me l’a même suggéré, mais je ne voulais rien entendre. Je voulais venir m’assurer de l’identité de l’enfant sans me faire reconnaître…
- D’où le déguisement, dit Terry. Et les papiers?
- Eh bien j’étais très en colère d’apprendre que tu m’avais menti, comme je le croyais, et je voulais demander le divorce et la garde d’Esther… Ma mission était de venir, m’assurer de l’identité de ma fille, si elle ne me ressemblait pas, j’aurais fait faire un test ADN et j'aurais entrepris de commencer les procédures… Mais… quand je l’ai vue, elle était si belle, si merveilleuse et elle parlait de toi avec tant d’amour… Et puis je t’ai revu et tous les sentiments que j’éprouvais pour toi, sont revenus en courant… je luttais contre moi-même pour te résister avec tes petits flirts… Et quand nous nous sommes rapprochés à nouveau, j'ai compris que je ne pourrais plus jamais te quitter. J'étais prête à te pardonner pour reconstituer notre famille. Et toi, quand m’as-tu reconnue? Depuis le premier jour, vraiment?
- J’avais un drôle de pressentiment, mais c’est en fait quand tu as ri que j’ai tout compris et j’ai fait venir Jones pour confirmer.
- Tu le savais et tu ne m’as rien dit? Fit Ashley la femme de Jones.
- Terry m’avait demandé de ne rien dire, dit Jones.
- Bien sûr, fit Ashley en boudant.
- Mon rire? Toi aussi!? Comme Daniel! Dit Candy surprise.
C'est vrai qu'elle n'avait pas songé à changer son rire.Elle ne pensait pas rester aussi longtemps chez Terry.
- Ton rire cristallin est incomparable, dit Daniel en souriant.
- Merci de n’avoir rien dit à ta sœur pour moi, dit Candy doucement.
- De rien Candy, dit-il en souriant.
- Mais tu as bien joué la comédie, dit Terry, américaine?
- N’oublie pas que ma mère est américaine et que je vivais avec elle quand j’étais petite, avant d’aller vivre avec mon père à Londres…
- Et ta décision? Demanda Terry.
- Je veux rester Terry, si tu veux toujours de moi… pardonne-moi de ne pas avoir cherché à te parler pendant toutes ces années...
- Pardonne-moi aussi, j’aurais dû essayer de te convaincre. Je comprends mieux pourquoi ta mère n’avait même pas mentionné Esther quand je l’ai rencontrée à Chicago et pourquoi Tante Elroy ne voulait pas que je lui parle trop longtemps… Tante Elroy...
- Je vous demande pardon à tous les deux pour ce que j’ai fait. Je n’avais pas toute ma tête… Dit la grand-tante. Je suis heureuse d’avoir pu me confesser… Quand j’ai appris que tu étais avec la nounou d’Esther, je me disais que tu commençais finalement à aller de l’avant… seulement pour découvrir que c’était en fait ta femme qui était de retour…
- Terry, dit Eliza, tu ne vas pas la reprendre?
- Esther a besoin de sa maman…
- Elle n’est pas assez bien pour toi, tu as besoin de passion! C’est un ramassis de traînée européenne …
- Enfin, Eliza, il faut que tu te décides, dit Candy, ou je suis trop prude pour Terry ou je suis un ramassis de traînée européenne?
Elle se tourna vers Terry pour lui dire.
- Ne crois pas tout ce que les journaux racontaient, je ne t’ai jamais été infidèle.
- Merci de me le dire, répondit Terry soulagé.
Il se tourna vers la grand-tante. La vieille dame avait dû souffrir, ça ne servait à rien de lui en vouloir maintenant.
- Tante Elroy, dit Terry, je vous pardonne.
- Oui, dit Candy, être en colère contre vous ne changera rien à la situation. Allons de l’avant.
- Esther prie tous les soirs depuis quelque temps pour le retour de sa maman. Il est temps de lui dire que Dieu a écouté ses prières…
- Dieu a écouté mes prières? Demanda Esther qui venait d’arriver au salon, que veux-tu dire, papa?
Tout le monde se retourna pour la regarder. Elle s’approcha de Terry qui était toujours assis sur le divan.
- Oui ma chérie, tu te souviens? Tu priais pour que Dieu te rende ta maman?
- Oui…
- Et tu as fait un rêve dans lequel je me mariais avec Blanche…?
- Oui et qu’elle était ma maman…
- Eh bien Dieu était en train de te révéler la vérité à sa façon…
- Tu veux dire que Blanche va devenir ma maman?
- Oui…
- Mais tu as dit que tu étais déjà marié, non?
- Oui… voilà, je suis déjà marié avec Blanche…
- Hein? Je ne comprends pas…
- Blanche est ta maman, Esther…, dit Terry.
- Blanche-Neige ? Tu es ma maman?
- Oui…
Le pourquoi et le comment, notre petite Esther n’en avait pas besoin pour le moment. Elle courut dans les bras de sa mère, Candy la prit et la serra contre elle en se levant.
- Oh, maman! Maman! Tu es revenue! Tu es revenue! Je suis tellement heureuse! Je voulais que tu restes toute ma vie!!!
Tout le monde était ému et éclata de rire de bon cœur. Terry se leva pour se mêler au câlin de Candy et Esther.
- Je t'aime Candy bienvenue chez toi.
- Je t'aime Terry. Merci.
Et il embrassa sa femme sur la bouche. Esther applaudit en riant et en disant:
- Yay!
Tout le monde l'imita sauf Eliza...